Vous avez dit anti-intellectualisme ?

Vous avez dit anti-intellectualisme ?

Existe-il un intellectualisme latent, se demandait France Cul il y a quelques semaines ? Je vais faire mon coming out et me déclarer ouvertement anti-intellectuel, au risque de me faire couvrir de tomates pourries. Oui, je l'avoue, je suis de plus en plus fatigué par les intellos. Par exemple sur cette radio, je n’écoute plus le bavardage de Avec philosophie mais fais mon miel avec Les Pieds sur terre de Sonia Kronlund qui tend le micro à de simples gens dont le vocabulaire n’a pas été formaté par 30 ou 50 ans de vie académique.

Les intellos, on sait d’avance tout ce qu’ils vont dire parce qu’ils sont pour la plupart lancés sur des rails idéologiques, celles sur lesquelles ils se sont trouvés placés à vingt ans. Ils auraient pu mettre de l’eau dans leur vin, acquérir le sens de la nuance et découvrir l’ambivalence des choses humaines, mais c’est rare. Je crois savoir pourquoi. C’est à cause de l’intellect. Je n’ai rien contre l’intellect, bien sûr, mais ce n’est qu’un tiers de l’homme puisque l’expérience et le cœur comptent autant. Ils ont donc 1/3 de juste, seulement, c’est-à-dire qu’ils plafonnent à 7 / 20. C’est comme la tripartition des pouvoirs chez Montesquieu : il faut muscler les trois organes en même temps, l’intelligence, le sens pratique et la sensibilité.

Jacques disait qu’on ne devrait rien affirmer avant d’en avoir bavé, pleuré et souffert dans sa chair.

À propos, je me suis fait trois bons copains, aujourd’hui retirés des affaires. Le premier s’est engagé dans la Division Charlemagne en 43 pour aller combattre les bolchéviques avec la Waffen SS. Le second fut nageur de combat dans l’armée allemande après-guerre. Le troisième, engagé volontaire dans l’armée canadienne pour combattre Daesh, a fait les guerres d’Irak, d’Afghanistan et de Syrie. De rudes gaillards. Quelle simplicité ! Quelle cordialité ! Et comme chaque mot pèse dans leur bouche !

À propos, qu'est-ce que je pourrais me faire tatouer sur le bras ?