Pour l’Europe

Dans son Discours de la Sorbonne, le Président Macron appelé l’Europe à se réarmer au triple plan militaire, économique et culturel. Car L’Europe peut mourir ! Elle est en tout cas en position de plus en plus insulaire : les États-Unis se retirent, la Russie nous fait la guerre à coups de canon, la Chine nous fait la guerre économique. Le Sud Global se coalise contre l’Europe blanche et se solidarise avec Poutine et le Hamas. Voilà la situation.
Non que l’Europe soit toute blanche, sans jeu de mot : elle a commis le pire des génocides du XX° siècle et elle a colonisé le monde pendant 70 ans. Elle a quand même donné l’exemple de la démocratie, du féminisme, de l’humanisme et de 25 siècles d’une culture inégalée. Il me semble qu’on aurait grand tort de ne s’adonner qu’à déconstruire notre vaisseau, entouré qu'il est d’un océan de dictatures corrompues.
Charles Péguy écrivait il y a un siècle :
Les peuples de quelque culture et de quelque liberté, de si peu de culture et de si peu de liberté, je le sais autant que personne, mais tout de même d’un peu de culture et d’un peu de liberté, France, Angleterre, Italie (du nord), quelques fragments de l’Amérique, des fragments de la Belgique de la Suisse, occupent dans la carte du monde une étroite bande, quelques parcelles, misérable et précaire, étroite en largeur, étroite en profondeur aussi, une mince pellicule, fragile, toujours agitée, toujours vacillante et toujours menacée. Le seul espoir de tout le monde. Ceux qui ont le bonheur et l’honneur et la responsabilité d’être nés là, quel crime ne commettraient-ils pas que d’oublier la lourde masse de barbarie !
Quant à moi, je me suis efforcé d’apporter ma pierre à l’édifice en dallant notre Librairie.
La France coloniale aurait dû anticiper ce que les anglophones appellent "unintended consequences"