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Une belle cérémonie



Lundi, au petit cimetière de Vaugines où reposent mes parents, la philharmonique de Villelaure a donné la Sonnerie aux morts et La Marseillaise. Puis, à l’intention des 8 morts de notre petite commune dont les noms me sont familiers puisque je croise leurs descendants dans les rues du village, la maire a lu le beau discours du Ministre des Anciens combattants. Après, les enfants de l’école ont lu des lettres de poilus dont celles de mon grand-père des Vosges que j’ai réunies dans un petit livre. Il y avait aussi les pompiers de Cadenet en grand uniforme. Beaucoup d’émotion. J’ai pensé à mon père qui disait sa fidélité à trois lieutenants de cette guerre, de Gaulle, Charles Péguy, et son propre père. Nous avons un historien local qui a présenté ensuite une exposition d’objets de la Grande guerre qu’il collectionne depuis 40 ans.

Quel contraste entre le bordel effroyable que fut cette guerre, et les lettres des poilus parfaitement calligraphiées qui écrivaient chaque jour à leurs parents ou fiancée, tout en minimisant leurs souffrances, qu’ils faisaient leur devoir en servant Dieu et la patrie ! Cette admirable génération de paysans avait appris l’écriture et la République dans l’école de Jules Ferry. Ils connaissaient Corneille par cœur et voulaient continuer les soldats de l’an comme les Marseillais partis de la rue Thubaneau. Ils furent enfouis pêle-mêle dans la tombe du soldat inconnu.

Cette guerre répondait à celle de 70 et préparait celle de 39 ! L’Europe ne s’en est jamais remise.

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