Un vrai faux Pollock

Si c’était Jackson Pollock qui l’avait fait, tout le monde aurait crié wahouh ! Là c’est moi. Enfin, j’ai juste retourné la photo. En vrai, les nuages, c’est le bas du mur de ma galerie, rongé d’humidité, et les gouttes, ce sont les projections de chaux blanche dont j’ai enduit la partie haute du mur, même que je me suis brûlé les orteilles quand j’ai renversé la bassine dans mes souliers.... Retournez l’image et vous comprendrez. Pour obtenir ce gris, j’avais juste mélangé un pigment noir à la chaux.

John ne m’a pas raté. Il a fait la liste de tout ce qui n’allait pas dans la maison, du faux Pollock aux miettes dans les rainures de la table de la cuisine. J’ai vite acheté un reconstituant à bois. Évidemment, un Américain ne peut pas comprendre l’œuvre de celui que Victor Hugo, bonapartiste jusqu’en 1802, nomme le Temps, ce grand sculpteur dans un admirable poème consacré à l’Arc de triomphe juste inauguré. Il sera encore plus beau quand la ronce et le lierre, les balles allemandes et la pollution l’auront patiné. La Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace ne sont-elles pas plus belles sans tête et sans bras ?

Nous laisserons donc Leroy-Merlin et ses peintures chimiques en repos, mais recouvrirai-je le faux Pollock d’une couche de chaux uniforme ?