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Un vrai coup d'boule !



Je lis toujours attentivement la nécrologie des derniers Compagnons de la Libération, cette Chevalerie des temps modernes. Au décès de Pierre Simonet, 99 ans, sur 1038 Compagnons, il ne reste plus que deux centenaires, Hubert Germain et Daniel Cordier. Ayant fait ses études au lycée Thiers à Marseille, Pierre Simonet s'embarqua à 18 ans sur un cargo polonais et rejoignit de Gaulle à Londres le 24 juin 1940, reçut une formation d'artilleur, combattit en Libye, à Bir Hakeim, à El Alamein, fit la campagne d'Italie, libéra Rome, fit le débarquement de Provence, la campagne d'Alsace et défila sur les Champs Élysées le 18 juin 1945. Respect !

Du coup, hier soir, une grosse bûche dans la cheminée, on a regardé les quatre premiers épisodes de la série De Gaulle, l’éclat et le secret sur la 2. Ça va du 18 juin à la Libération et à la démission de de Gaulle du Gouvernement provisoire. Un vrai coup d'boule ! On fait des révisions historiques, mais surtout, on est projeté dans l'ambiance de la famille d'un géant dont la force et l'éloquence au milieu du drame sont magnifiquement incarnées par Samuel Labarthe, totalement crédible. Churchill, Eisenhower, Malraux, d'autres aussi, sont excellents. J'ai adoré le contraste entre de Gaulle et Leclerc, le libérateur de Paris, avec sa canne, sa petite mine et sa voix fluette. La visite aussi de de Gaulle dans un hôpital de campagne à un brave qui a plusieurs éclats d'obus dans la jambe. Il ne s'entretiennent que de la libération de la France.

À ne pas rater, mon lecteur ! C'est sur la 2, en accès libre. Évidemment, Le Monde chipote et ose écrire : "L’espace de deux soirées, les Français peuvent se prendre pour des téléspectateurs albanais au temps d’Enver Hoxha quand venait le moment de célébrer le grand leader. Avec son esthétique compassée, sa rhétorique didactique et sa réécriture sélective de l’histoire, cette série semble avoir été conçue sous la menace d’une police politique impitoyable."

Ce que Le Monde appelle une esthétique compassée, c'est la sobriété des paroles et la réserve des sentiments quand a sonné l'heure du choix et du courage militaire. Quant à la police politique, Le Monde connaît, lui qui fit partie des derniers soutiens aux tyrannies de Mao et de Pol Pot...

- Pourquoi tant de haine ?

- À cause de la concurrence des deux résistances. Les communistes ont honte d’avoir avalé leur cravate quand Staline a fait alliance avec Hitler et que ce soit de Gaulle qui ait lancé l’appel du 18 juin. Ils sont furieux aussi que ce soit de Gaulle qui ait décolonisé l’Algérie et l’Afrique noire. Alors, on l’a traité de dictateur.


Foin du Cid et de sa race !


Photo : Pierre Simonet.

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