Un tribunal de la honte

L'autre soir, on a regardé 28 minutes, vous savez, l’émission sur Arte après les infos. C’était sur les riches. Il y en a qui disaient qu’il fallait les taxer pour soulager la misère du monde. Alors, là, j’étais entièrement d’accord. Mais il y avait un économiste qui ironisait que c’était naïf et démagogique parce qu’il y a des mécanismes, des dizaines milliers d’emplois à la clé, un contexte de mondialisation. Je ne comprenais pas tout mais je me suis dit qu’il fallait tenir compte de ce qu’il disait si on ne voulait pas se retrouver comme au Vénézuela ou en Corée du Nord.

Bref, je suis décidément de l’avis du dernier qui a parlé, ce qui signifie que je ne sais pas si je suis de droite ou de gauche. À mon âge ! Ce n’est pas brillant, mais je dirai pour me défendre en contre-attaquant que les problèmes sont tellement compliqués quand on ouvre le moindre dossier qu’il faut être bien audacieux pour lancer des fusées du haut de son incompétence.

En revenant du Cours Saleya et des Ponchettes de Nice où nous aimons tant faire un tour au moins de janvier, Michèle a eu la mauvaise idée de proposer un arrêt à Cannes pour prendre la température. Une horreur ! Une architecture disharmonieuse, excepté 3-4 palaces, un palais des festivals épouvantable et surtout ces gros riches sur la Croisette qu’on aurait envie de foutre à poil pour les enduire de goudron et de plumes.

Le pape n’a pas fait ça quand il est allé au Soudan, il s’est mis à genoux devant deux chefs de guerre pour les supplier d’arrêter de se battre. La fille blonde qui parlait à 28 minutes disait qu’il ne fallait pas s’en prendre aux personnes mais taxer les transactions financières à 2 %. Je suis pour évidemment mais pourquoi ne pas attaquer davantage le problème par le côté moral ? Instituer un tribunal de la honte et afficher un peu partout dans le monde la photo des gros milliardaires jusqu’à ce qu’ils remboursent et renflouent les États en faveur de l’écologie et de la misère du monde ?