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Un peu de métaphysique avec le café



Discussion ce matin avec Solange au p’tit déj sur les cycles naturels. Y a pas plus écologiste que Solange. Eh bien, j’ai dû lui rappeler que le pétrole, c’était des végétaux fossilisés comme le charbon et le gaz. C’est elle qui m’a conseillé d’en écrire.

Alors, je me plains qu’aux temps d’urgence écologique que nous vivons, la conscience des cycles ne soit pas l’objet d’une pédagogie plus importante. Regardez… Vous respirez. C’est-à-dire que vous aspirez de l’oxygène et rejetez du gaz carbonique. Pour les arbres, je ne comprends pas bien comment ça marche. Ils font pareil que nous. Pourtant, on nous dit qu’ils sont des puits à carbone et qu’on libère ce carbone quand on brûle du bois, du gaz ou du pétrole. Si on cherche plus d’explications sur wikipedia ou ailleurs, ça se complique très vite et on n’y comprend plus rien.

C’est pourtant le processus vital qui est engagé. J’ai pris conscience récemment que le calcaire dont on fait les marbres de nos cuisines, de nos temples et qu’on brûle dans les cimenteries, c’était aussi de la matière organique sédimentée à échelle géologique. Et l’eau ? À Marseille, elle vient des Alpes et elle part à la mer une fois utilisée mais à la campagne, les eaux usées s’évaporent à partir des drains ou rejoignent la nappe phréatique je ne sais dans quelle proportion.

Et le cycle des déchets, ménagers et autres ? Qu’est-ce qui est vraiment recyclé, enfoui, brûlé ? Avec quels effets ?

Les gestes de consommer de l’énergie, d’ouvrir une vanne ou de jeter un déchet à la benne prendraient une toute autre dimension s’ils étaient accompagnés d’une conscience claire et simple des cycles en jeu.

Ces cycles, qui ne sont rien d’autre que les cycles de la vie universelle, ne peuvent être que l’objet d’une admiration inquiète. Admiration car nous leur devons tout. Inquiète parce que la science qui explique tant de choses relevant du comment est la première à dire son incompétence sur le pourquoi. Pourquoi existe-il quelque chose plutôt que rien ?

Les religions au contraire sont éloquentes sur le pourquoi. Elles nous disent en gros, avec leurs mythes, que le monde repose sur le dos d’une tortue géante. Je résume à gros traits… Mais cette tortue, elle s’appuie sur quoi ? Sur une autre tortue, évidemment. Et cette autre tortue ? Ainsi de suite… Aujourd’hui, ça ne marche plus.

Où je veux en venir ? C’est qu’il y a un grand vide entre la science qui sait très bien que sa compétence est limitée et la religion dont les explications ne tiennent pas la route si on les prend au pied de la lettre comme les islamistes ou les Évangélistes américains qui s’accrochent à la création en 7 jours. Que mettre dans ce vide ? Surtout pas une certitude, mais le sentiment d’un mystère insondable et admirable dans lequel je vois le B A BA de la conscience écologique.

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