Un changement non de siècle mais de millénaire

4 événements capitaux marquent le tournant de l’an 2000 : 1 - l’ultra-libéralisme (Thatcher-Reagan), 2) l’effondrement du communisme, 3) la crise écologique, 4) internet.  Il me semble que ces événements sont autonomes, qu’ils se sont produits chacun selon leur logique propre. Mais ils coïncident chronologiquement et leurs effets s’additionnent dans le sens d’une homogénéisation du monde. Le rideau de fer est tombé, la guerre de tous contre tous est déclarée, les plus faibles sont les plus soumis aux aléas climatiques, tout le monde communique avec tout le monde. Les uns se déplacent en jet, les autres en canot ou à pied à travers le Sahel, tous sur les réseaux sociaux. Les capitaux, les marchandises, le CO2, les populations, les informations sont plus mobiles que jamais.

La rétractation des perdants dans ces conditions est une réaction quasi-mécanique. Ça donne le repli sur les réalités locales, surtout culturelles, puisque l’économique échappe : populisme, nationalisme, islamisme. Mais comme il est impossible de faire rentrer le dentifrice dans le tube quand on a marché dessus, on ne peut que s’énerver de plus en plus. Le populisme est un phénomène universel. Aucun pays n’y échappe et il menace de devenir majoritaire un peu partout, en France particulièrement, comme un cheval qui se blesse en tirant sur le mors.

Un mariage de la carpe et du lapin se dessine à l’horizon : la guerre économique en fond d’écran et des partis nationaliste sur le devant de la scène. La jonction est déjà faite au USA.

En France, il y a désormais trois partis. L’extrême droite s'est ajoutée à la droite et à la gauche classiques. Comme chacun déteste les deux autres, il n’y a pas de majorité possible et le pays est ingouvernable. Dans les années 30, le fascisme avait conduit à la guerre. Heureusement que l’histoire ne se répète jamais...