Un certain avilissement

Hier, les enfants ont voulu me faire regarder Madagascar. Le titre est pas mal avec 4 voyelles identiques et un patchwork de consonnes baroques, une labiale, une dentale, deux gutturales et une sifflante. Ça va bien avec le ton caricatural du film.
Mais quelle caricature ! Ce qui me frappe dans cette imagerie qui envahit les films d’animation depuis pas mal d’années, ce sont des petits fronts et de petits yeux rapprochés de animaux et une gueule disproportionnée ainsi que le bide. La fonction baffreuse et digestive passe largement devant l’intelligence et le regard, miroir de l’âme. Je vois beaucoup de démagogie dans ce parti pris et pour tout dire un certain avilissement. Il suffit pour le vérifier de comparer avec les Bambi et autres animaux du premier Walt Disney pourvus de larges yeux charmeurs même si, pour le coup, on tombait dans la mièvrerie et le sentimentalisme.
J’ai souffert en présentant cette image pour illustrer mon billet, mais il le fallait bien.
Je ne suis pas plus spiritualiste que matérialiste puisque je nous invite à être moniste. Les grandes phrases creuses m’assomment autant que le sentimentalisme larmoyant mais l’abaissement avec lequel les médias séduisent l’enfance me donne mal au cœur.
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