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Sur la peste nationaliste


Vous trouvez que j’ai la main lourde, dans ma croisade anti-intellectuelle, mon lecteur plein de tolérance ? Vous avez raison ! J’ai oublié de rappeler combien les savants austères méritent notre respect, avec leurs chats. Que serions-nous sans Pascal et sa machine à calculer, sans Champollion et ses hiéroglyphes, sans Geoffroy-Saint-Hilaire et son transformisme ? Pascal, justement ne mettait-il pas les grands savants infiniment au-dessus des puissants de ce monde, les capitaines, les dictateurs, les corrompus, les obèses du compte en banque, les winners de tout poil. Oui, honneur aux savants austères !

Cela dit, il ne faudrait pas avoir la mémoire trop courte et avoir oublié un XX° siècle au cours duquel la vie intellectuelle était dominée par l’autorité de Lacan, disciple de Freud, par celle de Sartre et d'Althusser, disciples de Marx. Il n'en reste que de l'orgueil et de la fumée…

Je prends la question du nationalisme, cause de la guerre de 14-18 comme de l’actuelle guerre d’Ukraine. Comme ça aurait été trop gros d’expliquer le massacre de la Grande Guerre par le complexe d’Œdipe, Freud a dit que la rage de tuer s’expliquait … par la rage de tuer qu’il a surnommée pulsion de mort. Et voilà.

Ce qui m’a toujours étonné, c’est qu’au XX° siècle, il fallait être freudien en psychologie et marxiste en politique. Camus et Raymond Aron étaient considérés comme des pestiférés. Ces deux théories étaient pourtant contradictoires. Pour la première, le sexe est l’organe directeur, pour la seconde, ce sont l’estomac et l’appétit des biens matériels.

Donc, pour Marx, la cause des guerres, c’est la lutte des classes pour la possession des richesses. Il me semble qu’il y a beaucoup de vérité dans cette affirmation et que Poutine lorgne en effet vers les terres grasses de l’Ukraine. Mais une fois de plus, on loupe l'une des passions les plus inflammables de l’humanité, le nationalisme, qui ravage les Balkans et le Moyen-Orient depuis plus d’un siècle, pour ne rien dire des autres continents.

Poutine n’est que le sommet de l’iceberg nationaliste qui inonde la Russie de haine et de ressentiment contre l’Occident comme le montre Iégor Gran dans Z comme Zombie.

Pendant qu’on s’égare sur des fausses pistes, la peste nationaliste met le feu à la maison. Or qu’est-ce que le nationalisme ? Ce n’est rien d’autre que l’amour-propre à l’échelle des peuples.

Moralité : nous, les humains, n’avons ni un ni deux organes directeurs, nous en avons 3 : le sexe, l’estomac et l’amour propre. Une fois qu’on a compris cela, on peut commencer à réfléchir…


Photo : ma dernière composition.

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