Sommes-nous des orphelins ou de mauvais héritiers ?

Bonne discussion hier à Old Up sous l'égide de Bruno Grillo toujours questionnant et inquiet sur la question de la transmission de la culture et des valeurs. Plusieurs personnes se demandaient si la crise était plus profonde en la matière dans notre pays. Il me semble que oui pour au moins quatre raisons.

1 - C'est le propre de la modernité de s'arracher aux traditions comme on l'a fait en 1789 et après. On ne veut plus de hiérarchies.

2 - C'est aggravé par l'emprise du marxisme sur les intellectuels français pendant un siècle (1890/1990) : les prolétaires n'ont pas de patrie. La religion est l'opium du peuple.

3 - le colonialisme et la décomposition de l'empire colonial français avec toutes ses conséquences

4- trop de noms sur nos monuments aux morts. Les Français étaient vaincus d'avance en 39 comme on l'a vu en juin 40 même si de Gaulle a sauvé l'honneur.

Alors sommes-nous à poil ? Une fois qu'on a fini de déconstruire toutes les dominations qui oppriment les insectes pollinisateurs, les métèques, les femmes, les prolétaires, les homos et les trans-genre, que reste-t-il ? L'Europe et la France ne sont-elles que des coquilles vides ? Nous disposons en réalité de trois superbes héritages :

1- le christianisme profond, celui des paraboles de l'Évangile : Le bon Samaritain, La Femme adultère, le Fils prodigue et tant d'autres.

2- le socialisme profond, c'est-à-dire républicain. Il ne sera pas dit après la chute du mur de Berlin que le capitalisme est sans alternative.

3- notre patrimoine littéraire de Homère à Houellebecq.

Loin d'être compromis dans les 5 ou 6 dominations que j'ai comptées, ces trois blocs, qui d'ailleurs se recoupent largement, sont foncièrement émancipateurs. Bruno a proposé d'en faire les chapitres de nos discussions. Vous avez reconnu, mon lecteur fidèle, les trois axes de ce blog. Alors, ne nous en prenons qu'à nous si nous nous sentons un peu seuls et tâchons d'être de meilleurs héritiers.