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Serons-nous de droite ou de gauche ?



Ça dépend de notre tempérament profond, bien sûr, et de toute notre histoire à chacun, mais, forcément, ça dépend aussi beaucoup de la région du monde où Dieu nous a fait la grâce de naître, non ? Vivons-nous, en France, dans un État ultra-libéral ou dans un État socialiste ?

Dieu sait que mes amis convivialistes ne sont pas mélenchoniens. Ce sont des gens mesurés, avisés et compétents. Eh bien, ils n’arrêtent pas de critiquer ironiquement et comme une chose entendue la politique ultra-libérale de Macron qui irait dans le sens de la dérégulation inaugurée voilà 30 ans par Thatcher et Reagan. Je les écoute. Mais voici que mon ami Paul m’envoie copie d’un article de l’économiste Élie Cohen qui dit exactement le contraire sous le titre Le mythe de l’ultra-libéralisme. Pour lui, la France rivalise avec le Danemark pour être l’État le plus redistributeur des pays développés, c’est-à-dire du monde. Je cite :


Notre pays est réputé pour le quoiqu’il en coûte, pour l’expansion continue de l’État-Providence et pour l’explosion des déficits et des dettes. L’OCDE et Eurostat viennent de nous rappeler que nous avons le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé parmi les grands pays, que nos dépenses de protection sociale rapportées au PIB sont les plus élevées de l’OCDE, que les inégalités sont contenues grâce aux efforts de redistribution et à la gratuité de nombre de services publics, que le partage de la valeur ajoutée est resté stable à la différence de ce qui s’observe aux États-Unis et dans nombre de pays européens, que le temps de travail sur une vie est plus faible en France que chez nos partenaires et concurrents et que, résultat de cette politique sociale menée avec constance, nos déficits et nos dettes se sont envolées et que le PIB par habitant a décliné par rapport aux États-Unis et à l’Allemagne.


On nous dit que le service public et la protection sociale reculent. Les chiffres disent le contraire. On nous dit que nous sommes dans le bain néolibéral et subissons la « casse du modèle social ». Or en quarante ans on a inventé les 35 h, le RMI devenu RSA, la couverture maladie universelle. Les dépenses de santé ont explosé, les dépenses de retraite représentent 14 % du PIB, celles d’indemnisation du chômage ont fortement cru, ce qui fait qu’aujourd’hui les dépenses de protection sociale représentent 32 % du PIB, record absolu parmi les pays développés.


Qui a raison ? Il faudrait quand même choisir… Qu’en pensez-vous ?


Photo : porte vue à Arles samedi dernier.

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