Quatre chutes de Victor Hugo

Je sais, il est souvent insupportable avec ses coups de trompette et son hugoïsme, mais Hugo souvent est sublime aussi. Il faudrait l’inventer s’il n’existait. J’ai choisi 4 chutes dans La Légende des siècles. De quatre longs poèmes, je ne citerai donc que le dernier vers, doué, disait Barbey d’Aurevilly de "la simplicité de l’eau pure dans une jatte de bois. »

1- Voilà trois jours et trois nuits qu’Olivier et Roland, deux pages blonds, roses comme des filles, se livrent un combat sans merci sur une île du Rhône, ne s’accordant que de brèves pauses pour remplacer une épée brisée, se laver le visage, et causer un moment. Olivier a finalement une idée :

Ne vaudrait-il pas mieux que nous devinssions frères ?

Écoute, j’ai ma sœur, la belle Aude au bras blanc.

Épouse-la. - Pardieu ! Je veux bien, dit Roland.

Et maintenant, buvons, car l’affaire était chaude.

C’est ainsi que Roland épousa la belle Aude. (Le Mariage de Roland)

2- Dans le donjon de Corbus où dort la princesse Mahaud, le vieux chevalier Éviradnus a combattu toute la nuit et occis les deux félons qui menaçaient la virginité et la vie de la jeune fille.  

« Madame, lui demande-t-il, avez-vous bien dormi ? »

4 - Narbonne est une ville plus que redoutable occupée par les Sarrasins. Qui conduira l’assaut ? Tous les Seigneurs de Charlemagne se défilent sous des prétextes divers. Un enfant que les soudards prirent pour une fille habillée en garçon finit par se proposer.

« Le lendemain, Aymery prit la ville. « (Aymerillot)

5- Rodrigue étonne bien un chef maure qui le surprend occupé, comme un valet, à étriller un cheval, nu-tête et manches retroussées, lui qu’il a vu plein d’éclat à la cour. 

« Je n’étais alors que chez le roi, répond Rodrigue.

Je suis maintenant chez mon père. »

Mais pas très woke, tout ça...