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Ne pas laisser passer les jours comme on laisse passer une chance




L’autre jour, il n’y avait plus d’eau dans la maison, alors j’ai passé mon temps à ranger le hangar, c’est-à-dire à trier ces objets qu'on accumule au cours de la vie. Je me définirai comme un liquidateur, qui fréquente assidûment les containers de trottoirs, grands avaleurs de papier, verre et plastique. Par chance, j’ai aussi une déchetterie tout à côté où j’ai encore débarrassé une pleine voiture de pauvres choses.

Mais mon bras s’arrête devant les objets qui portent la marque du temps, ce grand sculpteur, quand ils invitent à une rêverie prometteuse. Ce sont des objets que j’ai glanés un par un en zonant par la campagne. J’ai déjà donné une seconde vie à de tels objets en les photographiant un par un, mais cette fois, grâce à de grands cageots à raisin restés en souffrance, j’ai trouvé un mode de rangement qui épargne les mètres carrés : le vrac, comme disent les néerlandais.

J’ai rempli 7 cageots : 1- les ferrailles, 2- les pierres et cailloux, 3- les morceaux de bois, 4- les terres cuites, 5- les os et coquillages (+ une pierre à foudre), 6 - le papier des livres passés, 7- les bouteilles.

 

Mon agenda a dû tomber de ma poche dans la cour. Je ne sais dans quel état je le retrouverai avec toute cette pluie. J’ai filé acheter celui de 2024. Je prends toujours les petits Quo Vadis à couverture de moleskine rouge et joli papier bible. Le père d’Œdipe a inspiré un fort beau petit laïus sur la première page. Je recopie carrément :


Quo vadis ? Où vas-tu ? Cette question s’adresse à tous ceux qui s’interrogent sur le sens de leur vie. Nous sommes là avec l’impression d’avoir perdu quelque chose en route, de subir plutôt que de choisir, de laisser passer les jours comme on laisse passer une chance. À vous, nous disons : un nouvel agenda est possible ! N’abandonnons rien de notre liberté. Résistons à tout ce qui nous disperse et nous détourne de l’essentiel.


Merci au rédacteur anonyme de ces phrases salutaires. La fidélité au passé fait partie de mon identité mais je vous fait passer ce beau viatique, mon cher lecteur.trice : ne pas laisser passer les jours comme on laisse passer une chance...

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