Ma journée d'hier
J’ai passé une heure avec mon ordi et un café à la terrasse du Rostand, rue Edmond Rostand. Il a été tout refait et ils l’ont débaptisé. Avant, ça s’appelait le Louis XVI. Avouez que ça avait plus d’allure. Et, en plus, le café d’en face lui répondait en s’appelant Le Directoire [1795-1799]. Je ne décolère pas.
J’ai ensuite été faire une petite nage au Prado et je me suis fait sécher en bouquinant ou plutôt en essayant de lire le roman de Jacques Gaillard. À trois mètres, une black sculpturale était étendue sur le dos, les yeux fermés, un casque sur les oreilles. Des muscles longs soulignés par un maillot bleu nuit. Je ne l’ai pas quittée des yeux. Un don de Dieu. Pas besoin d’aller dans les musées pour contempler des splendeurs !
Conférence ensuite à l’École Nationale de la Marine sur les relations franco-italiennes. Deux heures un peu mortelles. Heureusement, à la fin, il y a eu la brève allocution d’un général en grande tenue, gouverneur militaire de la région Sud, de Perpignan à Menton. Souriant et simple mais poil ras et maintien parfait. Il a fini sans raison évidente en disant Soyez unis pour ne pas connaître le goût amer du sang et des larmes. Allusion à l’actualité ?
Le buffet était généreux. J’ai honte de ce que j’ai pu avaler. Et six coupes de champagne... Retour à la nuit par la rue Paradis. Attiré par des chants sur le trottoir devant le Ô Bobar. Deux hommes debout face à face entonnaient une paghjella, ce chant polyphonique corse. J’ai sorti mon dictaphone. Une fois au lit, je me suis écouté l’hymne national corse le Dio vi salve Regina. Quelle merveille !
Que Dieu vous garde, Reine
Et Mère universelle
Par qui on s'élève
Jusqu'au paradis.
Vous êtes la joie et le rire
De tous les attristés,
De tous les tourmentés
L'unique espérance.
Vers vous soupire et gémit
Notre cœur affligé
Dans une mer de douleur
Et d'amertume.
Dans une mer de douleur
Et d'amertume.
Marie, mer de douceur,
Vos yeux pieux,
Maternels et aimants,
Tournez-les vers nous.
Maternels et aimants.
Photo : Je remercie ma belle statue de m'avoir offert ce moment de contemplation et la prie de pardonner la capture de cette image.
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