Les mots qu’on aime et ceux qu’on n’aime pas
Je m’émerveille chaque jour de la beauté et de l’expressivité du vocabulaire français. Il y a peu de mots que je refuse, comme gag, faire des vannes, ou course à l'échalote. Je ne suis pas du tout contre les inventions verbales, comme ...mais pas que. et me régale de l’humour des mots des banlieues quitte à mettre des guillemets phonétiques en les prononçant , comme mortel, mytho, bounty, hardcore, grave, ousde, scarlette, etc, même si je n’aime guère daronne ou meuf que je trouve lourds et laids.
Ce qui me hérisse par contre chaque matin à France Cul, c’est une syntaxe hideuse genre :
Les jeunes ne savent pas distinguer une courgette et un concombre, dû à Mac Do.
Il faudrait d’abord répondre à la question qu’est-ce qui fait que les étudiants de la rue Saint Guillaume…
Voulez-vous établir un échéancier où vous réglerez votre dette ?
Proudhon a posé la question comment l’impôt profite à l’État
Les transports par navire émettent autant de gaz à effet de serre que celui par avion
Il convient de faire en sorte qu’une trêve soit proclamée
La vanité est une passion triste où on est le premier perdant.
Le pire du pire qu’on trouve jusque dans la bouche des ministres, c’est l’adjectif compliqué à la place de difficile et problématique à la place de problème. C’est la caulerpe taxifolia de la linguistique. Exemples :
Ça va être compliqué d’arracher ce vieux clou
Votre fils a une problématique de santé.
Je jure que j’ai entendu ça ! C’est l’abomination de la désolation. Il y a à la fois du panurgisme, du snobisme et de la barbarie à glisser une telle syllabe surnuméraire dans un pauvre mot qui ne nous a rien fait !
Photo : rénovation de la place de l’étang à Cucuron.
Admirable barrière de chantier, estampillée « Amourdedieu »