Les intellectuels sont bien coupables
Moi, faire de l’intellectualisme ? À fond, voire plus ! Je ne prends pour exemples que les plus célèbres de ceux qui ont entraîné des peuples entiers à la perdition.
- Un certain évêque Pierre Cauchon, nouveau Torquemada, a tellement dévié de l’esprit de l’Évangile au nom d’une fausse science appelée théologie qu’il a brûlé les grands rénovateurs hérétiques que furent Jean Huss en Bohème et Jeanne d’Arc à Rouen. Les docteurs en théologie ont réalisé le programme de Platon : confier le pouvoir aux philosophes... La peur de l’enfer a terrorisé l’Europe pendant mille ans.
- Un certain Adam Smith a enseigné et enseigne encore dans le monde entier qu’une main invisible s’occupe des affaires humaines et qu’il faut surtout la laisser faire. Résultat : le capitalisme ravage la planète.
- Un certain Karl Marx avait trop lu Hegel quand il était petit et a cru que la raison dominerait le monde. Il a bâti une théorie soi-disant scientifique selon laquelle le prolétariat, guidé par le Parti, organiserait l’économie de façon dictatoriale pour le plus grand bien de tous. Résultat : une dégringolade façon Icare puissance un milliard.
- Un certain Sigmund Freud a enseigné que le drame des femmes était de manquer de pénis, que l’angoisse des hommes était de se le faire couper, par le père si j’ai bien compris. Il a lu de travers l’histoire d’Œdipe, cet enfant mal aimé. Il a affirmé que les enfants rêvaient de violer leurs parents alors que c’est le contraire qui se produit tous les jours. Et il n’a rien imaginé de mieux pour expliquer le drame de 14-18 que d’inventer une pulsion de mort (puisque le sexe n’y était visiblement pour rien). Ça doit être ça qui explique les guerres de Syrie et d’Ukraine… Le plus grave, c’est que, ce faisant, il a fait oublier la psychanalyse chrétienne qui enseignait depuis plus de mille ans que le vice fondamental qui pourrissait les relations humaines, c’était l’orgueil (ou la vanité, ou l’amour-propre, si vous préférez). Résultat : plus personne depuis un siècle ne songe à faire son examen de conscience, comme disait Saint Ignace, et à traquer ses pulsions inconscientes.
L’orgueil, c’est justement le vice des intellectuels. Je ne parle pas des modestes savants, au contraire, ni des vrais scientifiques, dévoués à étudier la beauté du monde. Je parle d’une caste méprisante et pleine d’ingratitude envers le paysan analphabète qui la nourrit, envers le plombier qui rampe à plat ventre dans les cabinets pour déboucher la canalisation, envers les chauffeurs routiers aux épaules de déménageurs qui sillonnent l’Europe avec leurs gros cubes pour... Vous voulez que je vous dise la vérité, mon.ma lecteur.trice ? C’est que la vraie libido, celle qui domine le monde, ce n'est pas la libido sexualis, comme l'ont cru Paul, Augustin et Sigmund, c’est la libido dominandi dont la libido sciendi n'est qu'une variante.
Rien que le mot intellect me fait un drôle d’effet, comme un crissement d’insecte, élect-élect-élect… Ça vient de ce que l’homme a trois organes principaux, comme l’a si bien dit Pascal : la sensualité, l’intelligence et le cœur, et que l'intellect, c’est ce qui reste de l’intelligence quand on a retranché la sensualité et le cœur.
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