Le sadisme est-il masculin ?
Tout le monde aime les histoires de femmes coupées en morceaux, non sans avoir été préalablement violées en bonne et due forme. Les journaux locaux en font leurs choux gras ainsi que les romans et les séries policières. Je ne m’en indigne pas. Les tragédies antiques montraient déjà toutes sortes de monstruosités qui, entre parenthèses, ne purgeaient aucune passion (voir les cruautés de la guerre du Péloponnèse). La fascination est l’autre face de l’effroi.
Je me demande plutôt pourquoi le sadisme est toujours du côté masculin. Existe-t-il un sadisme féminin ? Je veux parler du sadisme sexuel. J’ai beau chercher, je n’en trouve pas trace. Les bacchantes, peut-être, déchiraient leurs victimes, mais c’est plutôt un fantasme masculin de même que les dominatrices armées d’un fouet.
Seulement si le sadisme et le viol sont des spécialités masculines, est-ce un effet du patriarcat comme le voudrait la théorie du genre pour qui tout est construit et mal construit ? Cela supposerait que l’abolition du patriarcat abolirait le sadisme ou au minimum le répartirait à égalité entre hommes et femmes. Gare à vous, les garçons !
Après tout, c’est peut-être vrai. Le patriarcat cantonne les femmes au foyer depuis la nuit des temps pendant que les hommes s’adonnent à la chasse, à la guerre et aux sacrifices sanglants. Pas étonnant qu’ils aient le couteau facile dans ces conditions.
Possible, mais, sous un air d’évidence, il y a quelque chose qui cloche dans ce raisonnement : ce n’est pas un décret arbitraire, c’est la nature qui fait que les femmes qui donnent la vie sont portées à la protéger pendant que les hommes qui sont dispensés des grossesses, des accouchements et des allaitements vont chercher fortune au dehors. Oublier cela, c’est juste oublier la nature.
Je reviens au viol. Vous vous êtes déjà demandé.e, mon.ma cher.ère lecteur.trice, pourquoi ce sont toujours les hommes qui s’en rendent coupables ? Il suffit pourtant de poser la question pour comprendre qu’il y a des raisons mécaniques à cela. L’autre jour, sur France Cul, j’entendais une chercheuse, comme on se plaît à dire maintenant, qui s’employait à déconstruire les rôles sexuels masculin et féminins et qui répétait en boucle que c'est l’éducation qui avait mis l’agressivité du côté des garçons et la séduction du côté féminin. Voilà pourquoi, à l'adolescence, les garçons seraient davantage dans le sexuel et les filles dans le narcissisme ou dans l’attachement. Encore une fois, c’est oublier la nature qui n’a jamais été mieux définie que par Rousseau quand il dit que pour que l’acte se produise, il faut que l’homme veuille et puisse et que la femme plaise et résiste peu. Il est vraiment fort ce Rousseau. Il a formulé en 4 mots ce que nul n’avait dit avant lui et ce que nul n’a pensé après lui.
Ce billet est-il réactionnaire et complaisant envers la domination masculine ? Si vous avez pensé cela, mon.ma cher.ère lecteur.trice, c'est que vous êtes encore dans la pensée unique et qu'il faut que vous appreniez qu'un bâton a deux bouts, en l'occurence la nature et la culture.
Photo : vu chez les brocanteurs de L'Isle-sur-la-Sorgue dimanche après un petit passage à Carpentras où Béatrice ne nous a pas vus.
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