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Le romantisme, cette scrofule de l’esprit



J’ai retrouvé le mot tout à l’heure en pédalant, de retour du Sunset. Une scrofule, le mot, est féminin, c’est une inflammation dermatologique, un ganglion, une tumeur, une  écrouelle. Pas joli, joli.

En 1846, Alexandre Herzen qualifiait le romantisme de scrofule de l’esprit. À l’époque, le romantisme battait son plein, surtout en politique avec un certain Karl Marx et en amour avec Lamartine ou Stendhal. Dans les deux cas, il y avait inflammation d’une bonne idée, le socialisme côté Marx, l’amour côté Stendhal.

Je dis ça parce que crois bien que je viens de me faire rattraper par le romantisme amoureux. Je vous ai déjà raconté l’histoire de l’homme qui est tombée raide dingue de la deuxième Grâce d’une fresque de Botticelli, qui n’a eu de cesse de trouver son sosie dans la vraie vie, qui l’a finalement dénichée sur la couverture de Paris Match où elle posait seins nus : c’est une écrivaine célèbre. Il se met en tête de la retrouver et de la séduire. Cette histoire m’a tellement plu que j’ai foncé au Louvre pour voir, moi aussi, la mine de la demoiselle et que je patauge dans le roman de 900 pages qui raconte cette histoire de folie (mon billet du 23 février).

Le romantisme prend l’ombre pour la proie, le rêve pour la réalité, sacrifie les êtres réels au profit d’êtres imaginaires. Évidemment, on se casse les dents quand on retombe sur terre.

Quand mon ami Jacques a traité Julien Sorel et Fabrice del Dongo de freluquets et de p’tis cons, j’ai d’abord été choqué en tant qu’admirateur de Stendhal. Je crois pourtant qu’il a raison mais le mythe de l’amour romantique continue à polluer certains esprits exaltés et leur rend un bien mauvais service en leur faisant manquer tout simplement… la vie.

Au fait, vous êtes romantique ou pas, mon cher lecteur ?

 

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