La flamme n’a guère brillé à Marseille
Le Belem va arriver, le Belem va arriver, le Belem arrive, le Belem arrive, le Belem est arrivé, le Belem est arrivé ! Comme des cabris, les journalistes ont répété cela en boucle pendant une demi-heure. Il y avait du monde sur le Vieux-Port mais je suis resté devant mon écran pour ne rien manquer, en demande d’émotions collectives, mais là, je n’ai rien senti. Les yeux juste un peu mouillés quand un ténor a entonné un couplet de La Marseillaise. Ça a duré une minute. Ni Olympie, ni la pax politica, ni la Patrouille de France, ni le Président Macron, ni la 5° de Beethoven n’ont pu détourner les journalistes de répéter combien Marseille était fière, fière, fière, combien il y avait d’émotion, d’émotion, d’émotion devant un événement aussi incroyable, aussi fabuleux, aussi magique. Et l’OM ! Malgré ses bras de nageur, le pauvre Florent Manaudou n’en pouvait plus de brandir cette flamme. Les athlètes et les rappeurs n’avaient rien de plus à dire que les badauds à qui on tendait le micro, tous très fiers d’un événement aussi incroyable et fabuleux, magique et génial, mais les journalistes ? Les journalistes pas davantage. Narcissisme et tautologie. Comme des parents qui surjouent l’émerveillement devant des enfants étonnés face à des montagnes de cadeaux. Aucun écho, aucune amplification, aucune pédagogie, aucun symbolisme, aucun rêve ! Que des adjectifs et des points d’exclamation. C’est vrai que… c’est vrai que… c’est vrai que.
Hommage à l’organisation matérielle, parfaite. Beauté du site de Marseille et des photos, exceptionnels. Mais quelle coquille vide ! Quelle occasion manquée !
Photo : temple de Poséidon au cap Sounion.
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