La fin de la démocratie ?
Hier soir, les jeunes sont ressortis pour passer la soirée à Benidorm (ils dorment encore). Moi, je suis resté tard sur la terrasse avec Albert à finir la bouteille en regardant la nuit estomper les montagnes bleuâtres.
Nous avons parlé de la fin de la démocratie. Peut-être que l’homme n’est pas assez bon pour la démocratie. Le communisme n’a duré que quelques années au prix d’immenses efforts avant que ça ne dégénère. Moins exigeante, la démocratie a tenu deux siècles. Ce fut le rêve des Lumières, l’œuvre de la Révolution. Le XIX° fut l’histoire d’un long et douloureux accouchement avec des retours en arrière, Napoléon Ier, la Restauration, Napoléon III. La mémoire de la Révolution, de ses gestes héroïques, de ses Pères fondateurs a fini par l’emporter, mais pour combien de temps ? Il y eut deux moments héroïques, Jules Ferry et les Poilus, puis de Gaulle et la Résistance et c’est retombé. L’Europe et ses extensions américaines ont suivi des courbes comparables.
Peut-être que la démocratie n’est pas une norme tranquille mais une utopie volontariste, un sursaut passager dans l’histoire humaine. Les hommes sont trop querelleurs, jaloux, accapareurs, paranoïaques, vindicatifs, hallucinés. Il leur faut un chef à moins qu’ils ne s’exterminent. La démocratie est une mince pellicule à la surface de l’histoire. Partout et toujours, il y avait des rois ou des empereurs, quelle différence ? dominant une hiérarchie de castes superposées. Tous les printemps arabes ont échoué.
J’ai dû faire un cauchemar.
Photo : L'annonciation, Retablo de David Pastor para el Altar de la Iglesia de Nuestra Señora de la Asunción en el Castell de Guadalest.
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