La démographie et les lois sacrées de l’hospitalité
Péguy parlait tout le temps des lois sacrées de l’hospitalité. Il n’aimait pas Zeus pour son immoralité mais saluait les Zeus des hôtes qui protégeait tous les suppliants. Il n’est pas sûr d’ailleurs que les Français soient spécialement hospitaliers at home. Il suffit de faire un tour en Iran, en Colombie ou dans le Mzab pour respirer un autre air. Par contre, on a le système d’allocations familiales le plus généreux du monde…
L’autre jour, j’ai acheté un petit bracelet de perles à un africain sur la plage avec ses superpositions de de chapeaux sur la tête. J’ai hésité entre la couleur de l’amour et celle l’argent et, finalement, j’ai choisi la chance dans l’idée que, comme ça, je serais favorisé en même temps en amour et en argent. Avouez que pour 1 euros, ça valait le coup… On a un peu causé. Il s’indignait des casseurs. Lui, il a 7 enfants et 4 petits enfants. J’aurais pas cru car il paraissait jeune encore.
J’ai pensé à la blague d’Alba, vous savez, ces petites vidéos qu’on se repasse. C’est une Nigérienne qui se plaint : « J’ai x enfants et l’État ne me donne rien. Réponse - Y a qu’à lui donner des préservatifs... » Le Niger n’a pas encore fait sa transition démographique. Avant-guerre dans nos villages aussi, il n’y avait pas de tout-à-l’égout ni d’eau courante. Chacun se débrouillait comme il pouvait avec ses tinettes. Balu raconte ça dans son mémoire sur la Capitainerie. Un enfant sur deux mourait en bas âge ou en naissant.
L’autre jour, à France Inter, j’entendais une chercheuse au sujet de la baisse de la démographie en France comme dans tous les pays développés. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle sur une planète en péril. Pour la chercheuse, y avait pas d’souci, puisque tant d’enfants de l’émigration sonnaient à notre porte. C’est hydraulique dirait Houellebecq et je ne suis pas loin de croire que c’est bel et bien ce qui arrivera. La chercheuse multipliait les stéréotypes. D’après elle, il y avait chez nous un imaginaire accroché au droit du sang qui faisait qu’une femme s’attache spécialement à un enfant qu’elle a porté 9 mois et qu'elle a mis au monde. La chercheuse a parlé de racisme systémique et s’est indignée qu’on instrumentalise ainsi les enfants. Elle trouve que c’est de la stigmatisation.
Pendant ce temps-là, Marine ne dit rien, mais elle se régale, comme on dit en Provence. Je vous laisse faire la synthèse de mes observations, mon lecteur. Quant à moi, je me demande si je ne vais pas me laisser étiqueter réac de gauche, même si ça fait un peu bobo. Je suis pour l’égalité des sexes, des classes et des races. Mais je crois aussi qu’un bâton a deux bouts et qu’il faut tout dire, c’est pas vrai ?
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