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La démocratie, le pire des régimes avant tous les autres



Désolé, mon cher Winston, mais pas d'accord !

Mes études classiques sont loin et je m'y suis replongé à l'invitation de Péguy qui assure que les Grecs valent bien les chrétiens. Mais il parle d'Homère, de Sophocle, de Socrate. Le bilan historique de la démocratie est beaucoup moins satisfaisant et même franchement navrant. Ces Athéniens du V° siècle à qui nous devons tant, on nous le répète tous les jours, ont laissé derrière eux l'exemple à ne pas imiter.

Les esclaves étaient plus nombreux que les hommes libres et n'avaient aucun droit. Ça, ce ne serait rien. Les métèques et les femmes aussi étaient exclus des tribunes. Pas trop grave non plus.

Les Athéniens étaient horriblement impérialistes ? Ça, c'est vrai. Leurs soit-disant alliés étaient étranglés par un impôt de plus en plus asphyxiant, la discussion n'ayant lieu qu'entre les impérialistes modérés comme Périclès et les impérialistes à outrance comme Cléon. Vous connaissez l'affaire de Mytilène ? Quand Mytilène se révolta, on envoya une trirème ordonner qu'on égorge tous les hommes, puis on se radoucit et une seconde trirème réussit à rattraper la première pour annuler l'ordre. On ne massacra que mille prisonniers. Les Méliens n'eurent pas cette chance et furent passés au fil de l'épée jusqu'au dernier comme bien d'autres cités. C'est atroce mais vous me direz que c'est en interne qu'il faut juger la démocratie.

Eh bien, en interne, la démocratie athénienne n'a vécu que trois quarts de siècles, depuis la fin des guerres gagnée contre les Perses en 480 jusqu'à la fin de la guerre perdue contre Sparte en 405. Elle s'est empoisonnée elle-même. Elle a été rongée de l'intérieur par un vice qui s'appelle démagogie. L'empire rapportait gros, d'où une politique expansionniste qui mena au désastre en Sicile. La populace poussait à la roue et les sophistes flattaient la populace. Les marchands d'armes faisaient chorus ainsi que les rameurs avides de soldes et de butin. Les tièdes étaient mis à mort sous prétexte d'impiété, parce que des statues avaient été mutilées ou que des noyés n'avaient ps pu être récupérés dans une tempête. La bigoterie faisait bon ménage avec la fuite en avant militaire. La xénophobie fut aussi convoquée pour chasser Aspasie, la maîtresse de Périclès, pour bannir Anaxagore, l'astronome qui prédisait les éclipses. N'importe qui, les sycophantes, pouvait dénoncer n'importe qui et la majorité tranchait (hum...) Quant à Socrate qui n'arrêtait pas d'invoquer la justice... La tyrannie !

Il est vrai que, devant les flots de la démagogie, le Socrate inventé par Platon imagina une république vertueuse, scientifique et totalitaire qui ne valait peut-être pas mieux, les hommes du XX° siècle en ont fait l'amère expérience.

 

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