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La crise de la famille, suite.

 



 Je ne sais pas si vous vivez en solitaire, en couple ou en trio, mais je vais compléter mon dernier billet qui en a interloqué plus d’un.

Alice Raybaud démolissait le couple au nom d’un idéal communautaire. Voici que Jean Birnbaum tord le bâton dans l’autre sens dans un récent petit livre hautement autobiographie, Seuls les enfants changent le monde. JB est un trotskiste repenti. Je respecte les trotskistes car ils avaient raison contre Staline comme Luther avait raison contre Rome. Mais JB m’apprend que Lutte Ouvrière était une organisation de moines-soldats semi-clandestins dans laquelle il ne fallait pas avoir d’enfants, où on vivait sous un pseudo et où il fallait voler ses parents au profit de l’Organisation. Genre Papa, j’suis en galère, ma copine est enceinte. Il me faudrait 3000 balles pour la faire avorter en Espagne…

Puis, tout à coup, JB s’est souvenu de sa grand-mère à qui il doit deux fois la vie. Juive allemande, elle a fui Berlin avec son mari au moment de l’incendie du Reichstag et a dû la survie de sa famille à un couple de paysans qui les ont cachés dans la région de Lourdes.

Du coup, Jean qui vient d’avoir un troisième enfant célèbre l’enfance et la filiation…

Ce récit m’a frappé parce qu’il me semble que la maternité est le grand impensé de la théorie du genre dans ses excès. À trop montrer l’homme et la femme comme identiques et permutables, on fait l’impasse sur le fondement même de l’humanité, la maternité. Oui, les hommes aussi, bon, d’accord, mais ce ne sont pas eux qui sont enceints, qui accouchent et qui allaitent.

La grand-mère de Jean était obsédée par l’idée de filiation et de continuité familiale. Il me semble que le judaïsme est avant tout une religion ethnique à la différence du christianisme, c’est-à-dire que c’est la filiation qui fonde la communauté. Son but n’est pas de vaincre mais de durer, s’il faut en croire Georges Bernanos.

Voilà qui se heurte frontalement à la thèse que je rapportais dans mon précédent billet.

Voilà l’antithèse : la synthèse dans mon prochain billet…

Photo : illustration du poème de Victor Hugo Booz endormi par Frédéric Bazille.

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