L'humanité par ses deux bouts
Avec la mondialisation, toutes les lignes se rejoignent l'écologie, la (sur)production, la politique, la (sur)consommation, la démographie, la psychologie (du désir), la diététique, le social, la médecine, la métaphysique, la religion. Koublige ? Non seulement ces lignes se rejoignent à un horizon de moins en moins éloigné, mais elles font cercle, ce qui donne des têtes-à-queue et des nez-à-nez spectaculaires. J'en ai sélectionné deux dans l'info du jour. 1) De l'art ou du cochon : En Charentes, un éleveur de porcs veut agrandir son exploitation et passer de 90 à 150 bêtes. Des cochons de 100 kg poussés en cinq mois à 150 kg pour être vendus à la ferme ou au marché. Cet éleveur entre en conflit avec un Allemand propriétaire d'un château voisin qu'il a transformé en Centre d'art et d'architecture contemporains. Les cochons poussent des cris quand on les nourrit et ils sentent pas bon avec le lisier. Gênant, pour les hôtes internationaux du Centre d'art.
Ce qui complique tout, c'est que l'artiste prussien est super écolo, un vrai Amish, il organise des promenades en calèche, fait tirer les matériaux par des chevaux, pratique lui-même une agriculture alternative, ce qui lui vaut des reportages dans les magazine du monde entier. Il a fait refaire sa charpente en acacia par un couvreur de Vilnius. Il a fait construire un pavillon de papier par un japonais et un pavillon de bambou par un colombien, plus une cabane de bûches empilées par Brücker et Brücker et une datcha par Alexandre Brodsky.
2) Le cacique et le président :
Il y a encore mieux comme conflit entre les anywhere et les somewhere, le procès intenté devant le Tribunal International de La Haye par le chef indien Raoni Metutkture, 90 ans, contre le Président Bolsonaro qu'il accuse d'écocide et de génocide. Bolsonaro massacre les Indiens, ravage la forêt, bouleverse le climat et nous mangeons trop de viande. C'est toute l'histoire humaine depuis la plus lointaine préhistoire qui est résumée là et remise en question. L'invention du feu, de l'agriculture, de la science, de la métallurgie, du pétrole, d'internet, et tutti quanti, on finirait par se demander si c'était une si bonne chose que ça et si ce n'sont pas les Indiens d'Amazonie vivant à l'âge de pierre qui sont dans le juste...
Mais il est vain de pleurer sur le lait qui s'est sauvé. On ne désinventera pas ce qui a été inventé. Mieux vaut suivre la maxime stoïcienne : accepter l'inchangeable et changer le changeable. À propos, j'ai une troisième info à signaler, si vous ne l'avez pas eue. Les porte-containers pourraient économiser 40 % de leur mazout en s'équipant de voiles. C'est très sérieux.
Photo : une tribu d'Amazonie inconnue, vue pour la première fois par avion.
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