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L’anthropocène, hélas, l’androcène, jamais de la vie !


Il faut se faire à ces néologismes : comme il y a eu l’oligocène, le pliocène et le miocène, il y a maintenant l’anthropocène, l’ère où les humains et leurs industries font entrer notre terre dans une nouvelle ère marquée par 36 dérèglements climatiques et biologiques. Comme on aimerait que ce ne soit pas vrai !

Certaines néo-féministes prétendent non pas ajouter un nouveau wagon au train géologique mais remplacer l’anthropocène par l’androcène. Ce ne serait plus l’homme, l’humain, mais l’homme, le mâle (de andros en grec), qui serait cause de tous nos malheurs depuis le commencement, crise écologique comprise. Autant dire que la guerre des sexes est déclarée et que ces femmes-là prétendent succéder au prolétariat sur le chemin du salut.

Sauf que ça ne marche pas du tout ! Déjà, il y une absurdité de départ dans le raisonnement : si le patriarcat est une vérité de partout et de toujours, il doit y avoir une raison structurelle et systémique sur laquelle il serait bon de s’interroger au lieu de faire semblant de croire que les hommes ont juste fait un putsch au début et qu’il suffirait d’un bon coup d’aiguillage pour faire partir le train de l’humanité sur la bonne voie. C’est idiot ! Quand un phénomène est universel, c’est qu’il y a des raisons.

Le blème, c’est que les mêmes femmes qui s’indignent de l’androcène considèrent la différence des sexes comme un détail sans conséquence puisque seul compte le genre, qui ne serait qu’une construction culturelle arbitraire et abusive qu’il s’agit maintenant de déconstruire pierre à pierre.

La différence des sexes, un détail sans importance ? Mais c’est tout le contraire ! Ce qu'on "oublie", c’est tout bêtement la maternité et surtout la poly-maternité. Dans un monde où l’espérance de vie atteignait à peine 45 ans et où la mortalité infantile sévissait, une femme comptait entre 10 et 20 grossesses et combien d’allaitements ! pour assurer une descendance au groupe. Comment s’étonner à partir de là que les femmes aient mené une existence sédentaire depuis 100 000 ans et les hommes une existence nomade occupée à chasser et à guerroyer ? Malgré toutes les nuances qu’il convient d’apporter à cette simplification, on ne pourra en faire l’économie, avec toutes les conséquences en cascade qui en découlent. Que les hommes aient usé et abusé de cette dissymétrie est une évidence qui n’enlève rien à l’un des invariants les plus enracinés dans l’espèce humaine, les conditions de sa perpétuation.

Ce qui est vrai par contre, c’est que, depuis Pasteur et toute la médecine moderne, une femme n’a plus besoin de mettre au monde une douzaine d’enfants pour assurer la descendance de la famille. 2, 1 suffisent. Le problème s’est même inversé quand la planète approche les 10 milliards d’habitants. Alors, oui, que les femmes s'en tiennent à une seule grossesse (en moyenne) serait une excellente chose, qui ouvre, en effet, de belles perspectives à l’égalité hommes - femmes.

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