L’Amérique a deux papes !

Que dis-je, l’Amérique ? Le monde a deux papes, comme au temps du grand schisme d’Occident.  Hier Anne-Sophie était toute vibrante sur la 2 pour annoncer l’élection de Léon XIV. Seulement, ça fait un pape de trop, vu qu’il y avait déjà Donald 1er. Leurs doctrines sont complètement opposées puisque pour Donald, les premiers sont les premiers et les derniers sont les derniers tandis que, pour Léon, les premiers sont les derniers et les derniers sont les premiers.

Léon XIII, ça sonnait bien, François aussi, mais Léon XIV, ça sonne mal en français, c’est lourd à prononcer et aussi à cause de Louis XIV, autre pape bien regrettable.

Le communisme est mort depuis 1990. Conduit par Marx, le prolétariat n’a pas réussi à être le nouveau Christ. Échec total. Un vide sidéral est donc à déplorer entre les deux papes qui se retrouvent face à face. Et Xi Jinping, dira-t-on ? N’est-il pas lui aussi un pape de taille à résister à Donald ? Bien sûr, mais c’est son double : ils adorent le même Dieu, Mammon, la force, les machines, l’anti-nature.

Évidemment, pour que Léon soit à la hauteur de son adversaire, il faudrait qu’il continue le travail entrepris par l’Église depuis 60 ans. L’Église a demandé pardon pour les juifs, pour les protestants, pour les vaudois, pour les hussites, pour les sorcières, pour les indiens. Elle a aussi honteusement pactisé avec les riches pendant mille ans, avec les rois et les seigneurs sous l’Ancien Régime, puis au XIX° siècle avec les bourgeois pleins de graisse. Je ne sais pas si elle a demandé pardon pour ce gros péché. François en tout cas a voulu prendre le chemin inverse, et Léon XIII avant avec sa Doctrine sociale.

Bref, nous revoilà exactement au même point qu’en 1830. L’histoire n’a fait que tourner en rond pendant deux siècles. Le capitalisme venait d’accéder au pouvoir à Paris comme dans les pays développés et les saint-simoniens ont tenté de faire la synthèse de l’Évangile et du socialisme. Ils ont échoué et c’est Marx qui a tiré les marrons du feu 23 ans plus tard. Tout est à recommencer…