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J’ai vu la victoire de Samothrace !





Au Louvre avec Annick, nous avons mis plus d’une heure dans ce musée labyrinthique à trouver la deuxième Grâce de Botticelli. Deuxième Grâce, je vous aime ! (voir mon billet du 23 février) . Avons vu beaucoup de toiles classiques françaises et italiennes, admirables bien sûr. Beaucoup de nudités, une vraie obsession chez les peintres, avec une violente tendance sado-maso dans les toiles sacrées.

Quand j’y repense, mon admiration est quand même un peu mitigée. Je dirais, comme Antonia, que c’est vieillot, un peu comme la musique classique ou comme quand on entre dans une église.

Et puis, on est tombé sur la Victoire de Samothrace en haut d’un grand escalier. Là, j’ai été pris d’une émotion sainte. Quelle splendeur ! Comment ces Grecs, race de pillards, de rhéteurs et de proxénètes, ont-ils pu réaliser une telle merveille ? Et dire que c’est toute la statuaire grecque et l’architecture du V° siècle qui est à ce niveau. Là, on est au III°. Rien ne pèse, aucun filtre ne s’interpose. La lumière de la Méditerranée illumine le marbre blanc. Je rejette évidemment l’abominable maniérisme hellénistique.

C’est de côté, son côté gauche à elle, à droite quand on la regarde, que la Victoire est la plus saisissante car on voit le mieux son mouvement, un élan qu’elle n’aurait peut-être pas eu au V°. J’ai voulu voir tout le dynamisme européen personnifié dans cette œuvre.

Personnellement, je trouve que les jeunes d’aujourd’hui sont formidables, très gentils, très dégourdis et sans préjugés bien qu’ils n’aillent plus à la messe et ignorent presque tout des grands textes littéraires que je m’efforce de transmettre. Mais, après tout, qu’est-ce que ça fait qu’ils n’aient pas la moindre idée de la grande culture religieuse et humaniste européenne pourvu qu’ils soient gentils et dégourdis ? Je ne suis pas loin de le penser.

Il serait dommage quand même qu’ils n’aient jamais contemplé la Victoire de Samothrace et une centaine d’autres chefs d’œuvres qui les rendraient fiers de leurs morts.

Quel sentiment réjouissant que l’admiration !

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