Jésus était-il communiste ?
Jésus est trois fois communiste : sur la question de la propriété, sur la question de la famille et sur la question de la nation, ce qui a permis à Pierre Leroux d’écrire qu'il "s’élança, plein d’enthousiasme, dans ce qu’on appelle aujourd’hui le communisme ».
Au jeune homme riche qui demande à Jésus ce qu’il doit faire pour gagner le Royaume en plus d’observer les commandements, Jésus répond : abandonne toutes tes richesses et suis-moi. C’est ce qu’avaient déjà fait les 12 apôtres. Jésus ajoute : Il est plus difficile à un riche de gagner le royaume des cieux qu’à un chameau de passer par le chas d’une aiguille. Jésus a chassé les marchands du temple et affirmé qu’on ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mammon. Pierre Leroux voyait en Bouddha « le destructeur des castes » et en Jésus « le Bouddha de l’Occident ».
Jésus n’a pas pour autant appelé à la Révolution contre les riches ni à la révolte contre les Romains comme les zélotes et les sicaires. Il refusait toute insurrection contre le pouvoir économico-militaire bien qu’il ne lui accordât absolument aucune valeur. Son communisme est avant tout moral et psychologique. Il recommandait même de payer l’impôt. C’est en somme, à ses yeux, la lutte des classements, comme dit Bourdieu, qui aboutit à l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est donc à ce niveau qu’il faut commencer la révolution.
Dans le domaine de la famille : Jésus demande qu’on le suive après avoir rompu tout lien de filiation. Laissez les morts ensevelir les morts. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. J’ai mis la division entre le fils et son père, entre la fille et sa mère, et entre la belle-fille et sa belle-mère et l’homme aura pour ennemi ceux de sa propre maison. Quittez frères et sœurs, père et mère, enfants, champ et maison à cause de mon nom. Jésus ose même demander à sa propre mère : Femme, qu’y a-t-il de commun entre moi et toi ? Les frères du Christ, sa vraie famille, ce sont ses disciples, c’est l’humanité.
Troisièmement, Jésus manifeste son refus de toute identité ethnico-religieuse. Il envoie promener tous les défenseurs de la tradition. Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. Il accorde son secours à tous les étrangers, c’est-à-dire aux non-juifs, comme à une syro-phénicienne, cette païenne, ou à un centenier, ce soldat romain. C’est même chez un Samaritain qu’il va chercher l’exemple du secours charitable. Et, au Jugement dernier, « toutes les nations seront rassemblées. Le pape François ne s’est pas trompé en faisant de Jésus le modèle de l’accueil dû aux réfugiés de la mer.
Saint-Paul résumera tant de communisme en disant qu’« en Christ, il n’y a plus ni hommes libres ni esclaves, ni juifs ni Grecs, ni hommes ni femmes. »
Moïse et Mahomet cherchent plutôt à structurer la communauté par l'observation d’une Loi.
Photo : vu à Naples.
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