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Impressions de Palerme


50 minutes d’autocar pour gagner le centre de Palerme. Que du plaisir. Une montagne surplombe la route. La mer à gauche. Des villas à terrasses avec palmiers. De gros immeubles, classiques et modernes, massifs, carrés, de larges rues plantées de ficus géants. Que de beauté, disait le prince Salina dans Le Guépard, combien il faudra de Victor Emmanuel pour détruire cela !

Le corso Vittorio Emanuele, justement, où se trouve le Central Palace est noir de monde. C’est l’heure de la passeggiata, sans smartphones. Partout les affiches d’une vierge douloureuse pour annoncer le Vendredi saint. J’ai repensé à Voyage en Italie de Roberto Rosselini. Dans la scène finale, qu’on peut voir en ligne, le couple d’Américains tiré à 4 épingles est pris dans la foule napolitaine célébrant la passion de Jésus en grande pompe.

Attirés par la rumeur, nous entrons dans une église, valise au poing. Un prêtre noir dit une messe devant une assemblée noire. Il tape sur l’autel pour donner plus de force à son sermon et l’assistance frappe dans ses mains en chantant. Je crois que Durkheim a raison : Dieu, c’est la société.

Bien sûr, les métaphysiciens vont sauter au plafond. C’est pourtant clair : on croit tous ensemble ou on ne croit pas. D’ailleurs, dans chaque région du monde, chacun croit selon les dogmes et les goûts du pays. Je ne m’en plains pas. Rousseau a raison de dire que c’est bête de changer de religion et qu’il vaut mieux pratiquer celle de ses pères, ce qui, bien sûr, n’empêche pas de grappiller à droite à gauche pour faire bon poids.

Bonne Pasquetta !

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