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Il y a une nouvelle !



On n’a jamais tant construit de châteaux qu’au XIX° siècle. La bourgeoisie qui avait guillotiné tant d’aristocrates sous la Révolution n’eut de cesse d’avoir, elle aussi, ses châteaux. Moi, ça m’arrange parce que j’en ai un sous mes fenêtres, de l'autre côté de la rue, avec de grands platanes, bien mieux qu’un immeuble qui répercuterait le bruit des voitures. Sur le portail, on peut voir le monogramme de la famille Carret, jadis associée à Rivoire. Mais, depuis 50 ans, ce sont les Servantes de Marie qui l’occupent.

Ce sont de saintes femmes, espagnoles, qui gardent les malades la nuit. Quand je me réveille tôt, je les vois rentrer à l’aube. Quand j’en croise une, en cornette, au Moulin doré, la boulangerie du coin, je la salue d’un grand Bonjour ma sœur. Évidemment, elles ne rajeunissent pas. Elles sont de plus en plus courbées et, vue la crise des vocations, leur nombre doit diminuer comme peau de chagrin.

Ce matin, je me suis levé de bonheur, comme dirait Proust, et qu’est-ce que je vois ? Une nouvelle, qui referme le grand portail et se dirige vers le château d’un pas alerte. Quelle surprise ! Mais comment s’y prendre ? Toute la rue nous sépare. Il faut que je relise les Chroniques italiennes : Stendhal ne parle que de ça dans l’Italie du XV° siècle.

Il faudrait plutôt que j’en touche un mot à mon médecin généraliste et ami. Des fois qu'il veuille me faire une une ordo. Ça tombe bien : il m’a invité ce soir…

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