Heureusement qu’il y avait le patriarcat !
On a supporté le patriarcat pendant 100 000 ans sans broncher et c’est quand il est en voie de disparition qu’on se déchaîne contre lui ! Quel paradoxe ! Quelle inconséquence !
Je le pensais depuis longtemps mais les 1000 pages de Bernard Lahire, Structures élémentaires de la parenté le confirment de façon érudite et éclatante. Les 10 000 sociétés humaines connues sont patriarcales sans exception sans parler des primates. Tout le monde s’en indigne, de Françoise Héritier à Judith Butler en passant par Pierre Bourdieu comme si la famille patriarcale était une option.
Mon auteur montre savamment ce que le bon sens peut comprendre en deux minutes. L’homme naît sans écailles, ni plumes, toison, griffes, crocs, sans ailes, ni nageoires. Son cerveau n’est formé qu’à 40 % et il est incapable de se déplacer vite, etc. Il y remédiera par les techniques et la culture mais encore faut-il qu’il aille à l’école pendant de longues années, sinon tout est perdu, les moteurs tombent en panne et internet s’arrête. L’enfant sera donc dépendant de ses géniteurs pendant au moins 25 ans. À commencer de sa mère qui l’a porté, mis au monde et allaité. Ce n’est pas elle, évidemment, qui maniera les armes de la chasse et de la guerre : pas commode quand on est enceinte, et qu’on a un enfant au sein et un autre sur le dos + 7 ou 8 marmots derrière soi. Heureusement, il y aura des grands-mères pour aider puisque la femelle de l’homme survit à la ménopause. Heureusement surtout que l’homme est là pour écarter les prédateurs et pour ravitailler le foyer.
Ce n’est pas plus difficile que cela : l’homme veille sur la femme qui veille sur l’enfant. Voilà, le patriarcat.
Nous, évidemment, on a le biberon, la pilule, les vaccins et la Sécu depuis même pas un siècle, ce qui modifie la condition féminine à 90 %. Quelle ingratitude de mépriser les structures élémentaires de la famille auxquelles nous devons tout, à commencer par la liberté que les techniques cumulées nous ont procurée !
PS : Faut-il le préciser, la protection est le contraire de la brutalité, cette horreur ?
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