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Encore une coquille vide !




Après la soirée consacrée au socialisme républicain, on est allé visiter la Chambre de commerce de Paris transformée par le milliardaire François Pinault en musée d’art contemporain. Une gigantesque et merveilleuse coquille vide comme la fondation Luma d’Arles et tant d’autres monstres d’orgueil de par le monde.

Tout en haut, une immense fresque circulaire vante sur un ton emphatique les bienfaits du commerce colonial aux 4 coins du monde. Au niveau intermédiaire, j’ai vu une douzaine d’installations très techno mais je n’ai rien senti et suis sorti la tête complètement vide.

Je n’ai pourtant pas regretté mes 14 euros car au niveau inférieur étaient exposés deux Ukrainiens. L’un a colorisé des photos de familles quelconques ramassées sur les marchés aux puces. L’autre fut un vrai choc à l’estomac. Il s’appelle Boris Mikhaïlov et a photographié sa ville natale de Kharkiv juste après sa sortie de la griffe soviétique en 1991 : un état lamentable ! L’ambiance est crépusculaire, accentuée par une sorte de lavis bleu cobalt. J’ai présenté ici les deux plus supportables.

Vous vous demandez ce qu’une série pareille vient faire dans un musée d’art contemporain voué à l’ostentation commerciale. Je vois en effet une contradiction choquante. Bien sûr, on pourrait dire que la ruine de Kharkiv, c’est la faute du communisme et que le capitalisme n’y est pour rien. Voilà exactement le manichéisme qui est combattu dans chaque billet de ce blog. Une route a deux ornières et un bâton deux bouts, souvenez-vous !

En tout cas, si l’art contemporain n’a rien à dire (c’est sa définition), Mikhaïl a beaucoup à dire car évidemment, Kharkiv et toute l’Ukraine pâtissent aujourd’hui à nouveau de cette Russie de malheur. Et contemporain, vous voyez que Mikhaïl l’est diablement alors que l’art qui se dit tel a pour acte fondateur le génial coup de Duchamp en 1917, date clé, décidément, ce qui ne nous rajeunit pas. Mikhaïl a beaucoup à dire car c’est un vrai chrétien et un vrai communiste, c’est à peu près la même chose, n’est-ce pas ?





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