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Celui qui l’dit, c’est lui qui l’est !



Hier, en buvant mon café, j’en avais un peu marre (sans jeu de mot) d’entendre toujours parler des incendies de forêt. Je mets un podcast sur Léon Blum : on parlait du procès de Riom où Pétain accusait Blum d’avoir démoralisé et ramolli la France avec son Front Populaire démagogique (congés payés, 40 heures). J’ai trouvé ça pas trop clair puisque pour le moment, c’était justement lui, Pétain, qui s’avouait vaincu et passait des arrangements après avoir été le héros de Verdun...

Du coup, j’ai pensé aux suprématistes blancs en Amérique, qui ne peuvent pas supporter les noirs et leur dénient toute légitimité : mais c’est eux qui les ont fait venir contre leur gré et dans quelles conditions !

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mon lecteur : souvent ceux qui vous reprochent le plus quelque chose, ils sont les premiers à le faire comme de toujours penser à l’argent, de ne pas respecter les rituels familiaux ou autre chose. Prenez Legrandin, ce personnage de Proust au nom bien choisi. J’ai un collègue à l’université de Lille qui a fait sa thèse sur les noms des héros de roman. Eh bien, Legrandin n’arrête pas de casser du sucre sur les aristocrates, disant qu’on aurait dû tous les guillotiner à la Révolution. Or, son secret, à lui, Legrandin, l’échec de sa vie, son rêve, son fantasme, c’est d’être introduit chez les duchesses du Faubourg Saint Germain. Et si la grand-mère du narrateur est complètement aveugle au snobisme des autres : c’est qu’elle en est complètement exempte.

La vérité sort de la bouche des enfants : Celui qui l’dit, c’est lui qui l’est !

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