De trois tétons palermitains

1° La Chiesa di San Cataldo est sans conteste le joyau des 600 églises de Palerme avec ses trois coupoles roses, construite au XII° siècle par un fils de Roger, le roi normand. Le style arabo-normand est celui que Michèle préfère.

2° Vous saviez, vous, ce que sont les Vêpres siciliennes ? C’est une vraie Saint Barthélémy commise en 1282 contre les Français de Palerme et de toute la Sicile. Un soldat français s’était permis de toucher le sein d’une noble dame soupçonnée de cacher une arme dans son corsage. La dame s'évanouit sous l'outrage mais son frère la vengea. Ce fut le signal du massacre au son des cloches appelant aux vêpres. Et voilà comment la Sicile changea de maître. Les Aragonais succédèrent aux Angevins.

3° Le plus, ce furent les seins de tant de vierges sublimes que nous avons admirées au Palazzo Abatellis. Des seins pulpeux et rebondis, parfois avec une tétine en érection hyper-réaliste. Et avec ça, des visages d’une pureté et d’une douceur bouleversantes. Je me suis mis à penser à la théorie du genre et à me dire que le culte marial qui a inspiré l’Europe pendant mille ans était frappé d’obsolescence. La déconstruction est en guerre contre les nudités des musées où elles croient voir la marque du patriarcat, comme si le patriarcat, c’était l’ouverture de la chasse et comme si on ne pouvait pas rêver un peu. Passons…

Mais, là, il me semble que les wokistes radicales sont coincées (moi, je suis woke, bien sûr, mais sans inflammation, si possible). Elles sont coincées parce qu’elles disent que la différence des sexes est un repli négligeable, sans conséquences légitimes, c’est-à-dire qu’elles font l’impasse sur la maternité. Les millions de vierges à l’enfant qui emplissent nos églises et nos musées sont pourtant le rappel de cet oubli. Alors, les wokistes radicales et égalitaristes font semblant de ne pas les voir, comme Tartuffe. Que pourraient-elles dire devant le fait naturel le plus élémentaire ? Les vierges à l’enfant sont l’impensé du wokisme.