De l'exaltation
Complètement inconnue des psychanalystes, l’exaltation est pourtant la clé de l'inconscient ! Que fait l’exaltation ? Elle démesure tout et fausse les proportions.
Tout quoi ? En maths, une addition est juste ou fausse, elle n’est pas exagérée, sauf pour les clémentines corses en ce moment. Mais nos jugements de valeur sont exposés à quatre déformations que je rappelle tout le temps, la vanité et le mépris, la honte et l’envie. Facile de mettre des ++ ou des - - devant chacune de ces erreurs de jugement.
Il y a bien sûr des choses plus estimables que d’autres mais je veux parler de la surcharge affective auxquelles nos estimations sont exposées, sur les autres, comme sur nous-mêmes. Par exemple, moi, je sais que je suis assez exalté. J’ai tendance à me monter la tête en surévaluant ou en dévaluant les choses, et puis après, je me calme. Mon père était pareil en bien pire, je ne sais par quel canal il m’a transmis ce trait. Mais j’ai eu la chance de vivre auprès d’une femme exempte de ce défaut. Pas toujours, bien sûr, mais pour l’essentiel, je dirai que ses appréciations étaient bien pondérées.
Le propre de l’exaltation, c’est qu’on a tort d’avoir raison, ce qui en rend l’analyse si difficile en même temps que si nécessaire. Une bonne idée devient exécrable quand on l’assène à coups de marteaux. Rares sont les jugements entièrement faux mais il existe un seuil où ça s'inverse parce qu'un a perdu de vue le jugement opposé qui risque de posséder lui aussi sa part de vérité.
Sartre disait que chaque fois qu’il s’était trompé, c’est parce qu’il n’avait pas été assez radical. Quelle sottise !
Photo : Michèle à Guizeh.
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