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D’Uzès à Sète


On a fait une petite escapade à Sète ! Comme on partait du Luberon, Michèle a voulu qu’on passe par Uzès. Ça fait un détour mais on voulait en avoir le cœur net : cette ville vaut-elle sa réputation ? C’est plein d’hôtels particuliers et de monuments historiques bien léchés. Un patrimoine incroyable dû à la culture du murier, paraît-il. Je me suis mortellement ennuyé ! Que des bobos et des boutiques bon chic bon genre ! Une ville complètement taxidermisée. Heureusement qu’il y avait une allemande ravissante plongée dans quelque lecture au café où j’ai attendu Michèle. Ma seule émotion.

On est arrivés à Sète quand le couchant illuminait les quais du côté Est des canaux. On avait réservé une chambre d’angle pourvue de trois portes-fenêtres. Si vous allez à Sète, descendez au Grand Hôtel et demandez la chambre 221. Plaisir, évidemment de retrouver l’ambiance de la Méditerranée, mais magie surtout d’une ville sans style. Béatrice dit que je suis snob et Solange ironise sur mon penchant à m’encanailler. Faudrait savoir ! La vérité est qu’elles ont faux toutes les deux. Ce qui frappe à Sète, c’est la médiocrité du bâti. Bien sûr, il y a quelques belles constructions, mais, j’ose le dire, c’est la médiocrité qui l’emporte comme rarement. Alors pourquoi cette ville est-elle pleine de charme ? Ses canaux et ses quais, évidemment, mais pas que. Allez aux Goudes, à Marseille, c’est pareil : les cabanons ne valent rien, pris un par un : quatre parpaings mal ficelés. Mais l’unité de ton finit par donner un résultat homogène et harmonieux conservé par miracle depuis plus d’un siècle et qui sera gâché quand le préfet décidera de mettre un peu tout ça en valeur.

Et puis, surtout, Sète, c’est la vie. C’est fou, le nombre de cafés et de petits restaus partout. Pas un commerce de bouche m’inquiété-je. Le lendemain matin, on a compris. En remontant un peu la rue Mistral, on arrive au marché couvert qui explosait sur l’extérieur. Des centaines d’éventaires proposant des produits du cru. Une animation extraordinaire, les terrasses bondées. On a acheté des champignons de Lozère, des noix fraîches, des anchois à la truffe, des galettes à la fleur d’oranger, une magnifique botte de carottes, des tagliatelles du jour qu’on va déguster tout à l’heure chez Sabine.

Si vous cherchez où vous établir pour vos vieux jours, un conseil d’ami, faites comme nos amis Michael et Rebecca qui ne supportaient plus la vie à Oklahoma City et qui ont mis plusieurs années pour choisir un lieu où vivre dans le monde. Leur critère, ce fut un pays, une ville, un quartier où il y ait des marchés et des commerces de bouche proposant des produits locaux de qualité. Le reste suivra… C’est là que commence la civilisation.


Photo : la vue depuis notre chambre.

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