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Champollion chez les lesbiennes



Au XX° siècle, la critique s’est beaucoup régalée dans La Recherche du temps perdu de la scène dans laquelle la fille de Monsieur Vinteuil, excitée par son amie, crache sur le portrait de son père. En voilà une critique lesbienne du patriarcat ! Sans doute Vinteuil n’avait-il pas admis l’inversion de sa fille. Proust, lui-même inverti, comme on disait à l’époque, était bien placé pour comprendre Mlle Vinteuil.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Vinteuil est mort depuis des années. C’était un homme crucifié, inconsolable de la mort de sa femme dont il allait fleurir la tombe chaque matin et en crise avec sa fille. C’était un brave homme, mais on se doutait bien que cet humble professeur de piano ne devait pas être un génie… Il avait juste laissé des papiers couverts de notations musicales complètement illisibles.

Un jour qu’il est déprimé, le narrateur accepte une invitation dans le salon des Verdurin. Il s’ennuie ferme jusqu’au moment où on donne de la musique. C’est un septuor absolument sublime. Les larmes lui montent aux yeux. Il est bouleversé. Proust est capable de décrire ce septuor en 20 pages merveilleuses.

Eh bien, vous savez quoi ? L’auteur de ce septuor, c’est Vinteuil ! Et qui c’est qui a transcrit le grimoire ? C’est Mlle Vinteuil et sa compagne qui ont passé leurs nuits pendant l’année du covid à se crever les yeux sur les hiéroglyphes !

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