C'était le bon temps...

Le monde va mal, pas la peine d’insister. Alors, des fois, comme on dit en Provence, on a la tentation de se réfugier dans le rêve ou dans le passé.

J’ai pensé à Proust enfant, qui ouvre de grands yeux sur le monde adulte qu’il ne comprend pas bien. Pourquoi ne reçoit-on pas la femme de Swann ? Que font ensemble la fille de Vinteuil et son amie ? Quel est donc le geste bizarre que Gilberte a fait devant lui ? Il comprendra plus tard.

J’ai pensé au Capitaine Haddock dans Le Secret de la Licorne qui a retrouvé dans son grenier le Mémoire de son ancêtre du XVII° siècle et qui s’exalte au souvenir de ce capitaine de la marine du roy.

J’ai surtout pensé à ma BD favorite que j’ai relue entièrement cette nuit, Les Phalanges de L’Ordre noir par Christin et Bilal. Trop génial ! 40 ans après la guerre civile espagnole, un groupe de gros fachos vient d’exterminer un village d’Aragon en représailles à quelque antique règlement de compte. Une douzaine d'anciens des Brigades internationales, au moins sexagénaires, se mobilisent des 4 coins de l’Europe à leur poursuite. Et c’est reparti comme en 40, mais l’arthrose mine les articulations et les jeunes héros ont pris du bide… Parmi eux, mes préférés sont le curé basque Felipe Castejon et la (encore) belle Maria Wizniewska.

C’était le bon temps ?