Bottom up ou top down ?

Grosse discussion hier à la plage après le bain avec Annick, Michèle et les enfants sur la révolution écologique. Annick disait que Bruno Latour était partisan du bottom up : mettre l’accent sur tous les petits gestes des citoyens et verbaliser ceux qui ne mettent pas le plastique dans le conteneur dédié (comme on dit !). Entièrement d’accord ! On a bien supprimé le tabac des lieux publics et empêché les excès de vitesse à coups de radars et de verbalisations. Comme quoi le Français est réformable. Entièrement d’accord pour sortir le 49.3, et même la cravache, s’il le faut. Personnellement, je suis pour. À cette réserve près que si on en fait trop, les camionneurs vont se mettre en travers de la route comme ont fait les gilets jaunes et ce s’ra l’bordel. On reproche à Élisabeth Borne de ne prendre que des mesures incitatives et pas coercitives. Que voulez-vous qu’elle fasse, la malheureuse ? Les Français râlent contre les célestes éoliennes mais supportent les pubs criardes à l’entrée de nos villes et, hier, à Monop’, je tombe sur Le Figaro qui titre : Les automobiliste pris en otage. Ce journal démagogique reflète malheureusement la mentalité de la majorité de nos concitoyens. Je les observe : y en a pas un qui arrête le moteur de sa bagnole à l’arrêt, ce qui montre qu’ils n’ont rien compris.

Que conclure ?

1- Le gros bâton, il faut y aller mollo car ça peut vite être contre-productif.

2- L’idéal, ce serait de faire en amont un travail de moralisation et d’appel à la responsabilité et à la citoyenneté (écologique). Dans l’administration, à l’école, à la radio, dans les mosquées, les églises, les synagogues… Je le répète billet après billet, mais on a accumulé un énorme retard en France car depuis deux siècles, la droite et la gauche s’accordant pour mépriser la morale au profit de la seule économie.

3- Faut pas oublier le top down (la démarche descendante) : par exemple investir dans la SNCF pour les marchandises comme on ne fait pas, interdire la vente de moteurs à essence en 2035 comme l’Europe l’a fait, rendre gratuits les transports en commun, développer les énergies renouvelables, obliger à remplacer le plastique alimentaire par le papier paraffiné, réformer sérieusement les plans d’urbanismes et l’aménagement du territoire, etc., etc. J’en parle en tout ignorance mais qui ne comprends pas que cela ne peut venir que d’en haut, même si, en démocratie, le haut est commandé par le bas, ce qui forme cercle. C’est l’erreur de l’anarchie que de mépriser l’État.

Alors, Top down ou bottom up ? Les deux, mon général !

Photo : vu samedi à l’Isle-sur-Sorgue.