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Bibi ou Sissi ?



Horrifié par la violence qui prévalait en Algérie sous la forme du terrorisme et de la répression, Camus écrivait en février 1957 : « J’ai décidé de me taire en ce qui concerne l’Algérie afin de ne pas ajouter à son malheur ni aux bêtises qu’on écrit à son propos. » Aussi fut-il longtemps ostracisé par les Algériens arabes autant que par les Pieds noirs et par l’intelligentsia française. Il est aujourd'hui reconnu comme un sage.

Camus n’a jamais cru que la justice sortirait de la violence. Il se déclara contre la Terreur de 1793, contre l’épuration en 1945 et qualifia le marxisme et le nazisme d’« d’idéologies meurtrières ». Sartre ne le lui pardonnera pas, lui qui soutenait en 1973 que « les révolutionnaires de 1793 n’avaient probablement pas assez tué » et que, par la magie de l’Histoire, la Révolution ferait sortir la raison de la déraison. Le combat de ces frères ennemis est celui de la mesure contre la radicalité.

Une terre pour deux peuples : on peut dire cela de la Palestine aussi bien que de l’Algérie en dépit de toutes les différences. Et on assiste à la montée aux extrêmes dans la violence et l’exaspération.

Alors Yahya Sinwar, Sisi pour les intimes, chef du Hamas, ou Bibi, surnom de Benyamin Netanyahou ?

Je pense à l’analyse la plus magistrale de René Girard, c’est qui montre que la violence fait des rivaux des jumeaux les uns des autres. Dans leurs indignations croisées, ils se voient aux antipodes, l’un tout blanc, l’autre tout noir. Mais pour un observateur extérieur, ils se ressemblent de plus en plus : mêmes sentiments, mêmes paroles, mêmes gestes.

C’est le moment de relire Camus…

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