3 et 4 fois hérétique !

1) Je suis hérétique en christianisme. L’Évangile est un lingot d’or mais, comme toute chose humaine, l’Église s’est oxydée au point de tomber dans des abîmes de corruption et de tyrannie. Les grands hérétiques comme Jeanne d’Arc, comme les Hussites de Bohème, comme les Vaudois du Luberon, comme Martin Luther ont voulu retrouver l’esprit de l’Évangile. Ils sont montés sur le bûcher.
2) On nous dit que Marx a découvert la lutte des classes : c’est un mensonge. La critique de l’exploitation des prolétaires par les bourgeois avait été faite méthodiquement dès 1825 par les saint-simoniens puis par les socialistes républicains. Quelle erreur d’y avoir ajouté le matérialisme dialectique, la révolution violente, la dictature du prolétariat, et la planification à 100 % de l’économie ! Je reste donc hérétique par rapport à l’opinion qui traîne partout que c’est Marx qui aurait inventé la critique du capitalisme. Il l’a au contraire dévoyée.
3) Pareil pour Freud : Alfred Adler a fait dissidence en 1911, suivi de Paul Diel. Ils ont compris que le clitoris, le pénis, et la castration, n’étaient pour rien dans nos problèmes comme on l’enseigne encore en classe de philo et comme Fabrice Lucchini a cru malin de le répéter il y a 2 semaines avec Finkielkraut, affirmant d'un ton goguenard que tout homme qui pénètre une femme a peur d'en ressortir raccourci... Le vrai fautif, ce sont les blessures de l'estime de soi, ce sont elles qui provoquent la majorité les rivalités qui nous corrompent l’existence : on ne m’aime pas, on me manque de respect, on ne reconnaît pas mes mérites : il faut que je me venge !
4) J’ai toujours été mal à l’aise avec les intellectuels de la 2° moitié du XX° siècle. Les intellectuels ont été grands sous l’Affaire Dreyfus : Péguy, Jaurès, Bernard-Lazard, Proust, Zola. Aujourd’hui, il n’y a plus personne de cette envergure. Entre temps, on a eu Sartre et Foucault. Sartre écrivait que tuer un Européen, c’était faire d’une balle deux coups, liquider un oppresseur et libérer un colonisé. Foucault trouvait à justifier les massacres de septembre, cette horreur des prisons révolutionnaires. C’est que ces soi-disant intellectuels de pointe étaient tout simplement à la remorque des gauchistes maoïstes ou trotskistes. Lesquels, heureusement ne les ont pas écoutés et n’ont massacré personne en France à la différence de la Bande à Baader en Allemagne et des Brigades rouges en Italie qui se sont vautrés dans le sang.
Y en a qui disent : Bruno, il est toujours de mauvaise humeur, il ne peut pas rester tranquille et penser comme tout le monde ? D’ailleurs, les hérétiques ont toujours tort !
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