Macron, la libanisation de l'Europe et la pédagogie des catastrophes
Et de 2 ! Le Covid et le nitrate d'ammonium ont en commun de se situer en décalé par rapport à la politique stricto sensu et par rapport à la crise écologique, mais d'en dire long quand même sur ce qui lui pend à l'oreille si l'humanité continue à se diviser contre elle-même. Les pauvres libanais célèbrent aujourd'hui la naissance de leur État en 1920 après la désintégration de l'Empire ottoman... La Suisse du Moyen Orient, avec ses paysages et ses banques, est en proie à la panique la plus totale. Il paraît qu'il n'y a plus de chemins de fer depuis la guerre civile en 1990 mais qu'on se dispute encore les places dans les bureaux la SNCL. N'y a t-il pas toujours des tampons à tamponner ? C'est le dépôt de Liban !
On parlait il y a quelques mois encore de la libanisation de l'Europe. Chaque pays en effet traitait à part de la crise du Covid, sans concertation, mais il n'a pas été nécessaire d'attendre l'explosion de Beyrouth pour que les 27 se mettent d'accord. Les États du nord, les fourmis, se sont décidé à se montrer solidaires des États cigales. Des milliards d'euros ont été débloqués. Sous l'impulsion de qui ? Sous l'impulsion d'Angela Merkel qui a eu l'intelligence de changer de camp. Et Angela Merkel, sous l'impulsion de qui, elle s'est décidée à changer de camp ? Sous l'impulsion d'Emmanuel Macron qui depuis son élection prêchait dans le désert en faveur d'une Europe unie autour de l'axe franco-allemand.
Je ne suis pas un inconditionnel du Président français et je l'attends au tournant sur la question écologique, mais là, il me semble qu'il s'est monté un grand politique qu'il faut saluer. Le contraste entre l'Europe unie et le Liban désuni est plus qu'éloquent.
Reste à espérer que la pédagogie des catastrophes profite au Liban et que d'un mal sorte un ordre nouveau (je n'ai pas dit au profit de l'Iran).