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Demain, je me paie une vieille poule !


Locavoristes convaincus et lassés de manger des tomates en plastique importées par camions de la Huerta de Valence, nous sommes allés voir Cécile dans sa serre installée en contrebas du Mont Senis. Cécile, c'est l'une des cinq ou six néoruraux installés sur notre petite commune. Et nous lui avons acheté une vingtaine de pieds de tomates. des Marmande, des tomates cerise des cœurs de bœuf, des noires de Crimée.

Il avait plu et la terre était assez molle. J'ai retrouvé les gestes ancestraux : enfoncer la bêche en poussant avec le pied et en la présentant un peu de biais quand ça résiste, retourner la motte, révéler en pleine lumière le sein ténébreux de la terre, luisante comme du cuir là où la lame est passée, voir s'étirer les vers, briser les racines du chiendent. Et ainsi de suite sur quelques mètres carrés. Michèle s'est équipée de son sécateur électrique et m'a taillé des bambous d'1, 50 mètres dont j'ai fait des tuteurs assemblés deux à deux comme des huttes d'Indiens. Enfouir les plans, lier les tiges avec du raphia de Madagascar, faire arroser par Antonia. Et attendre que ça pousse...

Que vient faire la vieille poule là-dedans, me direz-vous, mon lecteur curi-eux (avec la diérèse, s'il vous plaît) ? Ce n'est pas du tout ce que vous croyez. Je n'en suis pas, grâce à Dieu, réduit à une pareille extrémité. C'est juste qu'il nous faut aussi quelques protéines. J'irai donc faire une visite à l'élevage le plus proche. Vous n'êtes pas sans ignorer mon lecteur de la ville, qu'an bout de dix-huit mois, les pondeuses sont réformées, comme on dit pudiquement. On m'en cèdera bien une ou deux pour un euro symbolique. Et comme un bienfait n'est jamais perdu, si nous lui donnons de bonnes épluchures, le volatille nous fera encore un bel œuf tous les deux jours pendant un an ou deux !

Coco... coco... coco... coro, coroco... CORONAVICO !

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