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Car que faire en un gîte à moins que l'on ne pense ?



Je rebondis sur cet alexandrin de La Fontaine pour évoquer la cabane de pin qu'Henry David Thoreau, le Rousseau américain, se construisit en 1866, où il resta confiné deux ans, deux mois et deux jours et où il écrivit Walden ou La vie dans les bois.

Ce manifeste écologique fut suivi de La désobéissance civile. Thoreau était allé en prison pour avoir refusé de payer ses impôts à un État esclavagiste et qui faisait une guerre injuste au Mexique. L’essai eut une grande influence sur Gandhi et sur Martin Luther King. Tolstoï et Giono se réclamèrent de cet abolitionniste, anarchiste, écologiste, pacifiste.

À ceux qui lui reprochaient de troubler l'ordre publique Martin Luther King répondait qu'il étalait au grand jour des purulences dont l'air et la lumière sont les remèdes naturels.

Plusieurs mouvements alternatifs se réclament aujourd'hui de Thoreau. En février dernier, un millier de scientifiques ont appelé à la désobéissance civile en faveur de l'écologie. Il y a un an, Les Amis de la Terre ont entrepris de nettoyer la Société Générale avec force brosses et serpillères, la banque numéro 1 des énergies sales. Extinction Rébellion s'en est pris au transport routier et Les Déboulonneurs attaquent les panneaux publicitaires.

Combien de fois ai-je rêvé de saccager les éventaires de Monoprix bourrés de fruits exotiques, de brûler en place publique les liasses de prospectus qui bouchent nos boîtes aux lettres ou de fabriquer des bombes à encre pour souiller les pubs de SUV et de croisières à l'autre bout du monde. Mais j'épargnerais les parcs d'attraction à la con, un moindre mal.

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