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D'acide et de miel


Discussion très animée, mardi, dans notre petit groupe de réflexion Old'up où nous nous demandions ce qui pourra être transmis de l’idée de nation aux générations futures. La nation est en effet malmenée d’un côté par la mondialisation commerçante, de l’autre par la critique des intellectuels qui dénoncent un mythe servant à dominer les minorités.

Je me suis montré pour ma part assez critique envers le structuralisme qui a poussé si loin la déconstruction des valeurs européennes qu’on n’arrivait plus à distinguer la société disciplinaire gaulliste décrite par Michel Foucault du goulag ou du laogaï chinois.

François a soutenu plus modérément que le structuralisme avait permis de descendre jusqu'au fondement des choses et Fabrice a dit qu'il avait contribué à la renommée de la pensée française.

Pragmatique, le Docteur Grillo qui présidait la séance a finalement demandé quels étaient les résultats concrets du structuralisme encore actifs aujourd’hui. J’ai répondu que c’était la défense des minorités, en particulier sexuelles et ethniques. Mais alors, le structuralisme est un humanisme, a remarqué Régine ! Ce qui a fait plaisir à Michel, quelque peu personnaliste, si j’ai bien compris. Ce serait un beau paradoxe parce qu’on se souvient que c’est l’existentialisme qui se voulait un humanisme. Le structuralisme est venu justement combattre l'optimisme et le volontarisme existentialistes au nom d’un antihumanisme théorique, c’est-à-dire de l’idée que l’homme s’est fait beaucoup d’illusions en se croyant valablement maître et possesseur de son destin comme le voulait Sartre.

Le fait est que la défense des droits de l’homme se met à tenir lieu de toute politique : touche pas à ma minorité ! Jean-Louis ne se satisfait pas de cette situation et a fait valoir que ce qui nous manquait c’est de former une communauté. La nation, c’est d’abord une communauté et une solidarité. Il me semble que là est en effet le point essentiel. Foucault a dénoncé le Pouvoir, Bourdieu la Domination, Althusser la Gouvernementalité (ce mot !) avec de bonnes raisons sans doute. La religion et la famille, d’ailleurs, font aussi les frais de l’acide de la critique. Mais qui reconstruira la ruche ?

Nous savons que le glyphosate est en train d’exterminer nos abeilles. Et nous avons tant besoin de miel ! D'acide, certes, car nous ne renoncerons pas à la critique des mauvaises herbes, mais d'acide et de miel.

 
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