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Quand y a pas d'Gênes, y a pas d'plaisir


Dimanche, on est arrivé à Gênes sous la pluie battante. Il faut d’abord que je vous dise, mon cher lecteur, qu’on a pris le car afin de joindre le geste à la parole écologique. Depuis Marseille, ce n’est pas beaucoup plus long qu’en voiture. C’est plus sûr, c’est plus économique. L’arrivée à Gênes sous la pluie, avec le trafic, les bifurcations, les ponts qui s’écroulent, les problèmes de stationnement, on y a échappé. On fait maintenant des cars très confortables et à moitié vides.

J’ai pu lire 100 pages de La Saga des intellectuels de François Dosse. Quelle synthèse ! Je me suis remis dans le maoïsme de folie du début des années 70. Et puis tout s’est écroulé en quelques années avec les révélations de Simon Leys précédées par celles de Soljenitsyne sur l’URSS, suivies par le génocide de Phnom-Penh et les boat people du Viet Nam. Quelle misère ! Complètement ivre, Le Monde défendait les crimes de Mao avec bec et ongles. Après, il y a eu BHL et les nouveaux philosophes. Toujours des excès, des simplifications, des généralités, périmées en quelques années. Je ne crois pas que les Anglais et les Allemands aient été aussi bêtes que les intellectuels français depuis la Guerre.

Pour s’orienter dans le dédale des ruelles trempées, valise au poing, ça a été plus coton. Pas plus de deux mètres de large et six ou sept étages. Le GPS était complètement désorienté avec toute cette pluie. Finalement, on s’est réfugié dans le Palazzo Rosso où il n’y avait que de la peinture classique. Des milliers de chefs-d’œuvre !

Moi, c’est surtout les scènes sado-maso qui m’attirent dans l’art sacré. Tous ces supplices, ça fait quand même un drôle de mélange avec ces saints et ces saintes aux regards tournés vers le ciel. J’avoue un faible particulier pour les Saint Sébastien à la chair si délicate. En plus, les vieux artistes ne manquaient pas une occasion de représenter des nudités. Y avait des angelots au zizi hyperréaliste, des vieillards super musclés qu’on traîne sur des croix, et surtout des poitrines de femmes bien troublantes, semi-dévoilées, des Marie-Madeleine, des Suzanne, des Judith, des femmes adultères... J’ai un peu oublié le nom des peintres.

Après, on s’habitue. Quand on regarde bien, on voit un tas de détails intéressants, comme les petits chiens qui jouent sous la table, les joues roses des angelots, la face de déménageur des brutes ou les drapés Zurbaran. Finalement, ça m’a plu. J’ai pris plein de photos, surtout des détails. Comme ça, je peux les revoir et peupler mon musée imaginaire.

Photo : Le repentir de Marie-Madeleine.

 
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