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Le lieutenant de vaisseau Henri Louis Honoré comte d’Estienne d’Orves


Bien sûr, je suis un fervent de 1789 comme vous, mon cher lecteur. Quel magnifique crescendo, 7-8-9, les escaliers d’Odessa, mais en les remontant ! Victor Hugo a certes raison de dire que l’Évangile et la Révolution française sont les deux événements les plus importants de l’histoire de l’humanité ! Mais hélas, il y a un reste, une chose en trop, qui très vite a pris une dimension considérable et détestable. Le visage grimaçant de la liberté est apparu, concurrence généralisée : l’argent comme valeur suprême, et un mot qui dit tout, l’individualisme, ce néologisme apparu en 1825 chez les saint-simoniens. Les saint-simoniens qui résument bien les choses en opposant les sociétés critiques et les sociétés organiques, selon que les hommes sont divisés par la concurrence ou unis par une foi commune.

Mais quelle foi commune ? Il y a deux réponses : les grands penseurs réactionnaires comme Chateaubriand ou Balzac voient le salut dans le passé, c’est-à-dire dans la religion catholique et dans la monarchie. Les penseurs socialistes voient le salut dans l’avenir, c’est-à-dire dans une nouvelle religion et dans le partage des biens matériels.

Opposition radicale ? Pas tant que ça… Observez d’abord, mon cher lecteur que le camp réactionnaire et le camp socialiste ont le même ennemi comme raison d’être : la bourgeoisie et l’individualisme. Les saint-simoniens, qui sont quand même les premiers socialistes au point d’avoir inventé la chose avant le mot, étaient des sortes d’hybrides puisqu’ils voulaient à la fois l’organisation du travail et fonder une nouvelle religion sur le modèle médiéval.

À quoi veux-je en venir ? À dédiaboliser la pensée réactionnaire. Évidemment, elle a commis une faute impardonnable, son antisémitisme qui a eu pour aboutissement l’affaire Dreyfus et le pétainisme. Les faits sont là mais je ne vois aucune fatalité pour que la pensée réactionnaire soit assortie d’antisémitisme. D’ailleurs l’antisémitisme était fréquent chez les socialistes jusqu’à l’affaire Dreyfus. Je finirai en évoquant le moment tragique où beaucoup de Français eurent à choisir entre Pétain et de Gaulle. De nombreux membres de l’Action Française, hommes de conviction, quittèrent ce mouvement et entrèrent en résistance derrière de Gaulle comme Henri d’Astier de La Vigerie, Pierre de Bénouville, Claude Roy ou Honoré d’Estienne d’Orves à qui ce billet est consacré. Ces monarchistes donnèrent leur sang pour la République.

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