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Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents


Hier, en allant chercher un sac de ciment à le SIMC (Michèle !), je mets France Culture et, je tombe sur une voix d'homme, très sobre, récitant le poème de Nerval, Fantaisie. Vous connaissez :


Il est un air pour qui je donnerais

Tout Mozart, tout Rossini et tout Weber...


Une perfection ! Mes poètes préférés sont Baudelaire, Hugo et Nerval auquel je voue un culte particulier depuis que j'ai passé l'agrég. Je ne vais pas faire de longs commentaires par cette canicule, mais juste vous proposer de relire ensemble quelque uns des vers que je préfère sur fond de cigales. Il y a bien sûr El Desdichado, mais je vais juste sélectionner le premier quatrain de Mytho :


Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse, Au Pausilippe altier, de mille feux brillant, À ton front inondé des clartés d’Orient, Aux raisins noirs mêlés avec l’or de ta tresse. Vous avez fait la diérèse au moins à O-rient ! Sinon, recommencez et voyez la différence ! Et les deux quatrains de Daphné :


La connais-tu, Daphné, cette ancienne romance,

Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,

Sous l’olivier, le myrthe ou les saules tremblants,

Cette chanson d’amour… qui toujours recommence !


Reconnais-tu le Temple, au péristyle immense,

Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents ?

Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,

Où du dragon vaincu dort l’antique semence.


Une bonne sieste !


Photo : Le Vésuve vu depuis le Pausilippe.

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