Le supplice de la virginité
La plus belle église du monde (après celle de Vaugines, bien sûr), c'est pour moi celle d'Ansouis derrière sa façade austère. Creusée dans une sorte de caverne, affectée d'une curieuse dissymétrie elle n'a pas été restaurée depuis le Moyen Âge. Le soir, un œil de bœuf laisse un rayon de lumière venir éclairer l'autel et les statues dorées de Saint Elzéar de Sabran et de sa femme Sainte Delphine. L'Église est surmontée par la château de la maison de Sabran héritière légitime du trône de France, côté Orléans, si j'ai bien compris. On ne le visite pas mieux que quand un terrible orage d'été rend toute autre occupation impossible.
On dit que dès le berceau, Elzéar refusait le lait de sa nourrice le vendredi... Comme Delphine, le baron d'Ansouis, remplit les tâches mondaines et politiques voulues par son rang mais il consacra sa vie à la pratique des bonnes œuvres, à la pénitence et aux vertus chrétiennes. Il visitait souvent les hôpitaux, soignait les malades, distribuait d'abondantes aumônes. C'était au début du XIV° siècle.
Vêtue de bure grossière, la comtesse se flagellait régulièrement avec une discipline et allait mendier de porte en porte en faveur des pauvres. Elle lavait les pieds de ses servantes et baisait les plaies de lépreux.
Choses triviales attestées dans bien des vies de saints me direz-vous, lecteurs blasés que vous êtes ! Mais il y a beaucoup plus fort et c'est à cela que je voulais en venir : à la demande de Delphine, les époux firent vœux de chasteté et partagèrent 27 ans la même couche en conservant "leur intégrité".
Brrrrr !!! Quelle religion !
!